Le président sahraoui a affirmé que le retour de Aminatou Haïdar dans son pays est «un droit non négociable». Le retour à la lutte armée n'est pas à écarter. C'est ce qui ressort du discours du président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, prononcé, samedi à l'ouverture du 7e congrès de la jeunesse de Saguia El Hamra, lequel congrès se tient à Aouserd, à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Tindouf. A partir de ce camp de réfugiés, le président sahraoui a lancé: «Au moment où nous annonçons au monde entier que notre option est celle de la paix, nous affirmons notre engagement à continuer notre lutte pour recouvrer tous nos droits nationaux reconnus dans le cadre des accords internationaux.» Sur ce plan, le secrétaire général du Front Polisario a signalé que «le combat sera mené par tous les moyens autorisés, y compris la lutte armée». Cette position est justifiée, selon l'orateur, par «la nouvelle campagne oppressive des autorités marocaines menée contre les militants sahraouis des droits de l'Homme». Pour le président sahraoui, la nouvelle escalade du Maroc «vise à faire échec aux efforts des Nations unies pour trouver une solution juste et définitive au conflit du Sahara occidental». En guise d'argument, M.Mohamed Abdelaziz s'est référé au discours du souverain marocain, prononcé le 6 novembre dernier. Selon l'orateur: «La violence de ce discours, suivie d'une propagande aveugle a mobilisé toutes les institutions du Makhzen: Gouvernement, Parlement, partis politiques, armée et police se sont engagés dans une campagne sans merci contre le peuple sahraoui.» Et l'orateur de faire digression dans l'histoire du conflit. Ainsi, il a fait remarquer que «cette campagne rappelle la surenchère politique chauvine qui a accompagné l'agression marocaine de notre pays en 1975». Par ailleurs, le président sahraoui a rendu un hommage appuyé à Aminatou Haïdar, la militante des droits de l'Homme. «Cette résistante a écrit une épopée historique. Par sa détermination elle a permis à la question du Sahara occidental de s' imposer sur le plan international; comme l'une des problématiques majeures sur l'échiquier international.» Sans ambages, le président sahraoui a affirmé: «Tout le peuple sahraoui est derrière Aminatou Haïdar.» Tel est le message que l'orateur a envoyé aux autorités marocaines. Ce message se veut une réponse claire aux manoeuvres politiques dont est victime la militante sahraouie. Sur ce plan, M.Mohamed Abdelaziz s'est étonné «des agissements du gouvernement marocain qui a reporté la joie des deux enfants de Aminatou Haïdar à la dernière minute, lorsqu'il a empêché le vol de l'avion sanitaire qui devait la transférer dans la ville d'El Ayoun occupée». Pour rappel, Aminatou Haïdar a été expulsée du territoire marocain vers l'aéroport de Lanzaroti, dans les îles Canaries relevant de la juridiction espagnole. Cela s'est passé le 14 novembre précédent. Samedi dernier, la militante des droits de l'Homme devait regagner le territoire sahraoui occupé. Sur un contre-ordre émanant des autorités marocaines, le vol a été annulé. Entre-temps, Aminatou Haïdar observe une grève de faim et sa santé ne cesse de se détériorer. Face à cette situation, le secrétaire général du Front Polisario a insisté: «Le retour de Aminatou Haïdar dans son pays est un droit naturel et légitime. Ce droit est non négociable.» Aussi, l'orateur a circonscrit le procédé visant à déstabiliser Aminatou Haïdar dans le contexte de l'oppression que mène le Royaume chérifien contre les militants et citoyens du Sahara occidental. Cela dit, M.Mohamed Abdelaziz a réitéré l'attachement de la partie sahraouie à coopérer dans le cadre de la légitimité internationale, lequel cadre reconnaît au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination.