Maintenant que la victoire des Verts a été fêtée, la qualification savourée et les adversaires de l'Algérie à la CAN et à la CM connus, les dossiers politiques doivent être «déterrés». Le football est-il devenu l'opium des Algériens? Tous les débats sont détournés et l'attention s'est focalisée sur un seul sujet: le football. Match après match, victoire suivie d'une autre victoire, qualifications, le tirage au sort de la Coupe d'Afrique des Nations et celui de la Coupe du monde sont autant d'événements qui ont dominé l'actualité en Algérie depuis quelques semaines. Et pourtant! Des sujets d'une importance qui n'est pas moindre sont complètement éclipsés par le foot. Bien avant le fameux match Egypte-Algérie au Caire, des dossiers chauds d'actualité ont dominé la scène nationale. Il s'agit, notamment, du remaniement gouvernemental, de l'amnistie générale, de la révision de la Constitution et du découpage administratif, -sujet mort et enterré. Tout l'été dernier, la presse nationale et même des politiciens avaient annoncé un remaniement imminent. On a annoncé des départs, des arrivées et même de nouvelles nominations. Les hommes politiques et les observateurs avaient jugé «urgent» un remaniement pour pouvoir mettre en oeuvre le programme dans lequel s'est engagé le président de la République Abdelaziz Bouteflika. Même des chefs de partis proches du pouvoir, avaient annoncé, sous l'anonymat, que le Président Abdelaziz Bouteflika aurait envisagé d'apporter une refonte totale de la chefferie du gouvernement. Parmi ces grands changements que le Président aurait prévus, on a évoqué la création de mégaministères avec des sous-secrétaires d'Etat. Ce qui aurait entraîné la disparition de quelques ministères. Les ministres étaient tous sur leur faim et chacun craignait pour sa place. On a assisté à un regain d'activité et de sorties des ministres sur le terrain lors de cette période où le remaniement faisait parler de lui. L'amnistie générale est un autre sujet qui a fait couler beaucoup d'encre. Le président de la Commission nationale de la protection et de la promotion des droits de l'homme (Cnppdh), Farouk Ksentini, était le premier à avoir jeté le pavé dans mare en annonçant un référendum pour le début de l'année 2010. à la suite de cette sortie inattendue, plusieurs voix se sont élevées les unes pour soutenir et les autres pour demander plus de temps. Quelques partis politiques, FLN et MSP, notamment, y sont impliqués souhaitant être la locomotive de ce projet. Ce dossier a été ouvert par le président de la République, lors de sa campagne électorale. Le chef de l'Etat a, alors, évoqué la promotion de la réconciliation nationale. Les observateurs avaient expliqué que cette déclaration traduisait la volonté de Abdelaziz Bouteflika d'aller vers une amnistie générale. Ce sujet n'a pas cessé, depuis, de provoquer des controverses. Il a alimenté la scène politique nationale durant une longue période. C'est un sujet qui fait, d'ailleurs, toujours l'actualité. Les partis politiques évoqués, soutiennent toujours une telle démarche. En ce qui concerne la révision de la Constitution, ce sujet a alimenté à son tour les débats. Certes, ce sujet n'est pas inscrit comme une priorité dans l'agenda du Président, mais il figure parmi les échéances politiques qu'attend le pays. Après une révision partielle au mois de novembre de l'année dernière, une révision approfondie de la Constitution a été annoncée. Ce sujet n'avait pas fait trop de bruit et n'a pas suscité trop de polémique. Mais, il reste l'un des chantiers du président de la République, comme l'avaient expliqué les partis politiques proches du pouvoir. Le nouveau découpage administratif fait partie aussi de ces sujets «enterrés» par le foot. Alors que tout le monde l'avait annoncé pour «très bientôt», le nouveau découpage ne fait plus parler de lui. Même le gouvernement a renoncé à son projet, sans que personne n'en parle. Après un long débat, le dossier a fini par mourir dans les tiroirs. Maintenant que la victoire des Verts a été fêtée, la qualification bien savourée et les adversaires de l'Algérie à la CAN et à la CM connus, les dossiers politiques doivent être «déterrés». D'autant plus que dans quelques jours, on parlera encore foot, à l'occasion de la CAN prévue en Angola le mois prochain et surtout avant le grand rendez-vous footballistique de la planète: Coupe du Monde 2010 en Afrique de Sud.