Il est plus que nécessaire que les responsables sortent de l'euphorie des Verts pour se mettre à l'évidence de la société. Fini le foot! L'heure de déterrer les dossiers «chauds» éclipsés par la participation algérienne au Mondial a sonné. Depuis la qualification des Verts au Mondial sud-africain, tous les débats ont été détournés sur l'Equipe nationale. Les Verts ont focalisé tous les sujets. L'Algérie et les Algériens vibraient sous le slogan «One, two, three, viva l'Algérie». Le retour de l'Algérie sur la scène footballistique mondiale a dominé l'actualité nationale. Et pourtant! Des sujets d'une importance reconnue ont complètement été éclipsés par le foot. Ainsi, l'exploit des Verts aux éliminatoires a été fêté: la participation à la Coupe d'Afrique des nations a été bien appréciée et le retour de l'Algérie au Mondial a été savourée. Mais, les échecs sont mal assumés. Il est donc temps de revenir sur terre. Il est temps de se pencher sur les problèmes qui asphyxient au quotidien les Algériens. Des mouvements de protestation sont signalés dans plusieurs secteurs. Si le mécontentement est généralisé, le secteur de la santé est malade, les travailleurs du paramédical sont, quant à eux, en convalescence permanente. Le secteur est paralysé depuis bien longtemps par les mouvements de grève des praticiens de la santé. Rien ne va plus entre ces derniers et leur tutelle. Certes, les négociations ont repris, mais après un long combat, les résultats restent les mêmes. Ce que revendiquent les praticiens de la santé, ce sont les mêmes doléances exprimées par les travailleurs des autres secteurs. La revalorisation des salaires, l'amélioration des conditions socio-professionnelles du personnel, la révision du statut particulier et le logement. Même en vacances, le personnel de l'éducation nationale n'abdique pas. Comme chaque année, le mouvement de protestation dans ce secteur est devenu une tradition. Depuis plusieurs années, les enseignants et le personnel de l'éducation ont réussi à paralyser, maintes fois durant l'année, les trois paliers de l'école. Les mêmes doléances sont formulées, tant par les médecins que par les travailleurs de l'enseignement supérieur. La cherté de la vie est l'autre grand souci que les pouvoirs publics doivent résoudre. Tous les citoyens se plaignent de la détérioration du pouvoir d'achat. L'Etat s'est montré incapable de stopper la flambée des prix. Des prix exorbitants sont affichés sur les étals. A l'approche du mois sacré du Ramadhan, les commerçants imposent leur diktat. Ils affichent des prix selon leur guise. Les légumes ne sont pas en reste. Les fruits sont tout simplement intouchables pour les petites et moyennes bourses. Cela, sans parler des prix de la viande et du poisson. Sur un autre plan, plusieurs grands chantiers attendent le gouvernement. Il s'agit de la concrétisation du nouveau plan quinquennal lancé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Ayant constaté quelques défaillances dans le fonctionnement de certains secteurs, le chef de l'Etat a procédé à un remaniement de son gouvernement dans le but d'apporter un sang neuf à son action. Les nouveaux ministres ainsi que les anciens passeront à l'épreuve du terrain. Ils sont appelés à répondre aux préoccupations des citoyens pour éviter une grogne sociale à la prochaine rentrée sociale qui s'annonce, d'ores et déjà, chaude. En fait, il est temps pour les responsables de sortir de l'euphorie du foot et se mettre à l'évidence de la réalité. Il est temps de reporter son regard des terrains vers la société.