Le chef de la junte guinéenne, Moussa Dadis Camara, opéré au Maroc après avoir été blessé à la tête par son aide de camp jeudi, «reconnaît son entourage» mais «ne peut pas encore communiquer», a déclaré le ministre guinéen des Affaires étrangères interrogé par RFI à Rabat. «J'ai vu le président Dadis, il reconnaît son entourage», a assuré le ministre Alexandre Cécé Loua, dans cette interview téléphonique diffusée hier par Radio France internationale (RFI). A la question «est-ce qu'il est en mesure d'avoir des conversations?», le ministre a répondu: «Non, pas pour le moment. Sur les conseils des médecins, il ne peut pas encore communiquer». Auparavant, M.Cécé Loua avait déclaré: «le président Dadis a subi une intervention chirurgicale d'un traumatisme crânien et les suites opératoires sont très favorables, son état n'inspire pas d'inquiétude», avait-il auparavant déclaré. Le ministre n'a pas souhaité évoquer une date pour un éventuel retour en Guinée du capitaine putschiste: «Je ne saurais vous le dire, son état évolue sûrement, ce qui me fait dire qu'il pourra s'adresser à la nation, mais je ne peux pas vous dire maintenant à quel moment. Ce que je sais, c'est que sa vie est hors de danger», a-t-il insisté. A la question «est-ce que les médecins évoquent d'éventuelles séquelles?», il a répondu: «Pas pour le moment. Peut-être qu'ils vont nous le dire plus tard. Mais, pour le moment, on ne nous l'a pas encore dit. Ce qui est sûr, c'est qu'il évolue bien». Le ministre s'était montré nettement plus rassurant dans une interview accordée à la télévision d'Etat guinéenne et diffusée dimanche. «le chef de l'Etat se porte bien» et «dans les deux ou trois jours qui viennent, il pourrait éventuellement adresser un petit message à la Nation», avait-il dit. Le chef de la junte a été opéré à Rabat d'un «traumatisme crânien», avaient affirmé dimanche les services de santé des Forces armées royales marocaines, assurant que son état de santé n'inspirait «pas d'inquiétude». Le capitaine Camara a été porté au pouvoir par l'armée, le 23 décembre 2008, au lendemain de la mort des suites de maladie du dictateur Lansana Conté (1984-2008). Il a été blessé par balle à la tête, jeudi à Conakry, par son aide de camp Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, qui a ouvert le feu sur lui. La junte assure qu'il y a eu tentative d'assassinat et de coup d'Etat et promet une forte récompense à toute personne qui permettrait d'arrêter Toumba et ses hommes.