La société de sécurité (privée) américaine, Blackwater, a été impliquée dans plusieurs scandales en Irak, notamment d'avoir pris part à des exactions contre des citoyens irakiens. Des gardes de la société de sécurité privée américaine Blackwater ont participé à des opérations secrètes en Irak et en Afghanistan, a rapporté le New York Times (NYT), citant d'ex-employés et des responsables du renseignement. Les hommes de Blackwater - groupe impliqué dans plusieurs scandales en Irak, en particulier le meurtre de 17 civils à Baghdad en septembre 2007 - ont participé à des missions de l'agence de renseignement américaine (CIA) visant à arrêter ou tuer des insurgés en Irak et Afghanistan et des opérations de transport de détenus, selon le quotidien. «C'était devenu une relation très fraternelle», a expliqué un ancien responsable de la CIA sous le couvert de l'anonymat. «On avait le sentiment que Blackwater était devenu une sorte d'extension de l'agence» centrale de renseignement. Selon le quotidien, les opérations étaient quasi quotidiennes au plus fort de l'insurrection irakienne entre 2004 et 2006. Un porte-parole de Blackwater, société dont le siège est en Caroline du Nord (sud-est) et qui a été rebaptisée «Xe Services», a déclaré au quotidien que le groupe n'avait jamais prévu dans ses contrats de participer à des opérations clandestines. Blackwater, vivement critiquée à propos de plusieurs incidents en Irak, avait perdu son contrat de protection des diplomates américains à Baghdad en mai dernier. En août, le New York Times avait rapporté que la CIA avait utilisé Blackwater en 2004 dans le cadre d'un programme pour traquer et tuer des terroristes d'Al Qaîda, qui avait échoué. Le directeur de la CIA, Leon Panetta, avait annulé ce programme en juin, et selon des responsables américains, aucune de ces missions n'avait été lancée. M.Panetta a également mis fin cette année à un contrat donnant un rôle opérationnel à Blackwater dans le programme de drones opérant en Afghanistan et au Pakistan, a affirmé hier le porte-parole de l'agence, George Little, au NYT. Ce contrat avait également été révélé en août par le quotidien, qui estime qu'il liait Blackwater «à un des plus importants programmes secrets de la CIA», et qu'il dévoile «à quel point l'agence avait sous-traité des tâches cruciales à des sociétés privées depuis le 11-Septembre». Selon le porte-parole de la CIA, M.Panetta a également ordonné un examen de tous les contrats avec la compagnie. «A l'heure actuelle, Blackwater n'est impliqué dans aucune opération de la CIA, autre que des missions de sécurité ou de soutien», a affirmé M.Little, cité par le NYT sur son site. La plus grande entreprise privée de sécurité utilisée par les Etats-Unis en Irak était devenue le symbole de l'entrée des sociétés privées dans les guerres au XXIe siècle. Ces agents étaient honnis des Irakiens qui leur reprochaient d'agir en tout impunité. Dans un entretien publié par le magazine Vanity Fair dans son édition de janvier 2010, le fondateur de Blackwater, Erik Prince, a affirmé qu'il avait été lâché par les autorités américaines après leur avoir rendu service dans la guerre contre le terrorisme. «J'ai mis mon entreprise et moi-même à la disposition de la CIA pour des missions très risquées. Mais quand c'est devenu opportun politiquement, quelqu'un m'a jeté en pâture», a déploré M.Prince, 40 ans, annonçant son intention de prendre ses distances avec le groupe qu'il avait créé en 1997. Il a dit regretter que des démocrates proches de l'administration du président Barack Obama l'aient présenté comme un sous-traitant de la CIA chargé de commettre des assassinats visant des ennemis des Etats-Unis, rôle qu'il a nié avoir joué. «Je ne comprends pas comment un programme aussi sensible ait pu être l'objet de fuites. Et comble du comble, me dénoncer?», s'est indigné M.Prince.