Révélations n Selon la presse américaine, des agissements illégaux des sociétés privées de sécurité ont été commis en Irak – qui ne se limitent pas à la sécurité des convois diplomatiques – et les officiels américains étaient au courant. Le dossier des sociétés de sécurité privées opérant en Irak occupé refait surface une nouvelle fois aux Etats-Unis. Des révélations ont été faites par la presse américaine. Le gouvernement américain a ignoré ces deux dernières années les nombreuses mises en garde sur le fonctionnement des sociétés de sécurité opérant en Irak sans être encadrées et en outrepassant leur rôle, affirme ce lundi le Washington Post. Divers signaux d'alarme sur les risques posés par les dizaines de milliers de sociétés de sécurité privées travaillant en Irak, dont Blackwater, figuraient dans des rapports d'experts américains et de hauts responsables irakiens, affirme le journal citant des responsables américains et des documents des sociétés de sécurité. Mais le Département d'Etat et le Pentagone n'ont pas pris de mesures sérieuses pour réglementer ces sociétés jusqu'à ce que des agents de Blackwater employés par le département d'Etat pour escorter son personnel diplomatique ouvrent le feu à un carrefour très fréquenté de Bagdad, tuant 17 civils en septembre dernier. L'affaire a provoqué un scandale sur la scène internationale, un scandale qui a mis dans l'embarras l'administration américaine face aux critiques de plus en plus vives à propos des agissements de ces entités. La société Blackwater a, depuis l'éclatement de ce scandale, régulièrement affirmé que les employés n'avaient fait que répliquer après avoir essuyé des tirs, alors qu'une enquête irakienne a conclu que le convoi n'avait même pas reçu un jet de pierre. «Pourquoi n'ont-ils pas compris que cela allait arriver ?» s'interroge dans le Washington Post Christopher Beese, responsable administratif d'ArmorGroup International, une société de sécurité britannique travaillant en Irak en guerre depuis 2003. «Cela m'étonne. N'importe qui – officiers de l'armée, responsable de l'Etat – tout le monde pouvait agiter un drapeau et dire : Arrêtez, cela n'est pas bon pour nous.» De son côté, le porte-parole du Pentagone, Geoff Morell, souligne «avoir pensé qu'il valait mieux nous battre contre les «mauvais» plutôt que de garder des maisons et d'escorter des convois». Blackwater s'est refusé à tout commentaire après ses révélations sur la tolérance dont ont bénéficié ces sociétés dans leurs actions par l'administration américaine. Il faut rappeler que, début décembre en cours, des responsables du Pentagone et le département d'Etat américain ont signé un accord fixant de nouvelles règles de fonctionnement des sociétés privées assurant la sécurité des diplomates en Irak.