S'acquitter de ses factures depuis son domicile n'est pas encore monnaie courante en Algérie, mais cela n'empêche pas les Français de se préparer pour investir dans le secteur de la monétique. L'ambassade de France et Ubi France organiseront demain, à Alger, une rencontre sur les paiements électroniques. «La rencontre d'affaires monétique et informatique bancaire» est l'intitulé de ce rendez-vous qui a pour première mission de se rapprocher des clients potentiels algériens de technologie française dans le domaine. La Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim) est l'un des promoteurs de mode de paiement en Algérie car c'est elle qui héberge la plate-forme de paiement. Il appartient ensuite aux banques et à la Poste d'installer leurs distributeurs de billets et d'établir les cartes à leurs clients. Les secteurs intéressant les Français sont donc les supports technologiques consistant à fournir des solutions informatiques pour le traitement sécurisé des données, sans omettre le marché représenté par les distributeurs et les cartes qui sont importés. L'introduction de la carte Visa et Master sont des perspectives qui ne laissent pas indifférents les entreprises prestataires de services ou fournisseurs de matériel dans le secteur. L'autre perspective alléchante est celle relative à la possibilité, avant la fin de l'année, de régler les factures de Sonelgaz, d'Algérie Télécom ou des opérateurs de téléphonie mobile ou l'Algérienne des eaux par des moyens électroniques. Cela est susceptible de susciter un intérêt des citoyens à acquérir les cartes de paiement et au marché de connaître une nouvelle expansion. Parmi les sociétés françaises présentes à la rencontre de demain figurent la Banque postale, Cfao technologies, Labo Icaunais Encaissement monétique et Hit Value. Des rencontres d'affaires personnalisées sont prévues avec des responsables algériens des banques et des postes. El Hadj Alouane, directeur général de la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique, et Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et des établissements financiers, seront aussi de la partie. Des responsables du ministère des Finances et de celui de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication sont aussi intéressés par les communications qui seront présentées comme ils sont eux-mêmes invités à décliner la politique algérienne en matière de monétique. On a également appris qu'Ubi France a préparé un programme d'activité en Algérie dans plusieurs domaines. Cela signifie que malgré les turbulences cycliques des relations diplomatiques entre l'Algérie et la France, les relations économiques ne cessent de croître. D'ailleurs, même le Medef, lors de sa dernière visite en Algérie, a émis le souhait de continuer à traiter avec le pays sur la base des nouvelles donnes induites par la loi de finances complémentaire 2009. Entrepreneurs et élus des régions sud de la France ont émis le même avis. A souligner également, que les perspectives de paiement électronique à domicile fait appel à l'achat d'un ordinateur, ce qui ne fait qu'enrichir le marché. Ces nouvelles dispositions sont susceptibles de conduire à l'augmentation de porteurs de cartes à un million contre un demi-million à l'heure actuelle. Avant de parvenir à cette utilisation, il a fallu passer par des phases de négociation et de tests avec les grands facturiers. Ces derniers seront gagnants dans l'affaire car ils ne seront pas contraints de mobiliser une partie de leur personnel pour s'affairer à recevoir les clients au guichet. Les abonnés aux différents services ne seront pas contraints de se déplacer loin de chez eux pour régler leurs factures et de perdre un temps précieux dans des files d'attente. Il ne sera pas nécessaire, non plus, de disposer de cash et les citoyens passeront progressivement à l'utilisation de la monétique. Cette culture de se passer d'argent liquide commence doucement à entrer dans les moeurs des Algériens, ce qui est une condition pour passer au paiement en ligne. C'est même l'un des objectifs de la stratégie gouvernementale e-2013.