Le chef de l'Etat vient de franchir un nouveau pas en direction de la concorde nationale. Une fois de plus, le chef de l'Etat a pris tout le monde de court, en annonçant la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus interpellés dans le cadre de la répression des émeutes qui avaient éclaté un peu partout dans le pays, plus particulièrement en Kabylie. Cette annonce est intervenue le même jour où il a reçu les représentants des partis politiques dans le cadre de ses traditionnelles consultations avant chaque échéance électorale. La coïncidence n'en est, du reste, pas une. Le chef de l'Etat a tenu à ce que cela se voie en rendant publique cette nouvelle mesure à la fin du communiqué annonçant la série de consultations qu'il a eues avec les représentants des partis politiques. Ce document, très explicite, donne le ton quant à la volonté du chef de l'Etat d'aller vers une totale réconciliation entre les Algériens, tous les Algériens. Le Président de la République, dans son communiqué, insiste beaucoup sur le rétablissement de la paix, tant civile que sociale. Il se montre tout aussi intransigeant quant à la légitimation de toutes les institutions du pays, avec un respect méticuleux des délais imposés par la Constitution. Les récriminations lancées par Rédha Malek, président de l'ANR, à la suite des consultations relatives aux législatives du 30 mai dernier ne sont pas, non plus, demeurées sans écho. Le Président a, en effet, reçu, cette fois-ci, de nombreux partis non représentés au Parlement. Une manière de se réconcilier avec tout le monde sans faire la moindre concession sur le fond des choses. Une manière aussi de prouver à l'opinion que Bouteflika est un homme qui sait écouter et prendre les bonnes décisions au bon moment suivant les desiderata de la société et de la classe politique algériennes. Il n'y a pas, non plus, de coïncidences entre la décision prise par le FFS de participer au prochain scrutin et les nouvelles mesures d'apaisement du chef de l'Etat. Le parti de Hocine Aït Ahmed, en effet, est une formation d'opposition très crédible tant à l'échelle nationale qu'internationale. Djeddaï, sur le seuil de la présidence, avait annoncé la libération très prochaine de tous les détenus dans les prochaines heures. Il ne croyait pas si bien dire. Or, un pareil rapprochement des points de vue entre la présidence de la République et un parti comme le FFS augure d'un nouveau pas, et non des moindres, en direction de la fameuse concorde nationale, la fameuse «pax concorda» que l'histoire a retenue depuis l'époque épique des Romains. Ahmed Djeddaï, en effet, a annoncé un nombre impressionnant de mesures en direction de la Kabylie d'abord, et du pays tout entier ensuite. Il sera, ainsi, question de «la levée graduelle, suivant une dynamique politique, du déploiement exceptionnel des forces de sécurité en Kabylie». Le premier secrétaire du FFS a, également, exprimé devant le chef de l'Etat la vision de son parti, bien connue au demeurant, quant à la situation sécuritaire et politique qui prévaut dans le pays. Il est également revenu sur le fameux mémorandum adressé aux décideurs en novembre 2000. Toutes ces avancées interviennent au moment où d'éclatantes victoires sont enregistrées sur les groupes irréductibles du terrorisme islamiste. Un autre pas vers la concorde...