Interrogé au sujet de la pénurie de gel hydro-alcoolique, il a expliqué qu'il n'est pas ministre de l'Industrie et de la PME. «Le ministère de la Santé ne peut pas être à la fois ministère de l'Industrie et de la PME-PMI», a répliqué le ministre de la Santé, Saïd Barkat, au sujet de la pénurie de gel désinfectant au niveau des pharmacies. Interrogé sur ce sujet, en marge de la séance des questions orales tenue jeudi dernier à l'APN, le ministre a expliqué que cette question ne relève pas de son département. En d'autres termes, le département de Saïd Barkat ne peut pas s'occuper de tout. Seulement voilà, le gel en question est vendu dans les pharmacies et de ce fait il dépend bien de son département. Sur un autre plan, la déclaration de M.Barkat révèle une réalité bien inquiétante: le manque de coordination entre le ministère de la Santé et les autres départements ministériels alors que l'alerte mondiale contre cette grippe a été donnée il y a plus de six mois. N'est-il pas temps que le Premier ministre intervienne pour prendre en main ce dossier sensible? Et à propos des spéculateurs qui profitent de l'aubaine pour s'enrichir, M.Barkat a estimé que le produit n'est pas indispensable et que «les spéculateurs n'ont qu'à faire des affaires». «Le savon liquide suffit, nous n'avons pas besoin de gel nettoyant», a-t-il précisé en guise de réponse. Alors que les établissements scolaires exigent aux élèves le port du masque et le gel nettoyant pour se protéger, le ministre donne une autre version. Il faut reconnaître que le prix du gel nettoyant a atteint un seuil vertigineux en doublant son coût. Alors qu'il se vendait à 130 DA, le petit flacon a dépassé la barre des 200 DA pour atteindre 300 chez les grossistes. «Sincèrement, à ce prix-là, je ne peux pas l'acheter», a affirmé un pharmacien au niveau de Kouba. Que ce soit au centre d'Alger ou à l'extérieur, ce produit, trop demandé, est introuvable. «Nous n'avons plus de flacons mais il est disponible au niveau des grossistes», a répondu une vendeuse au niveau d'une pharmacie d'Alger. Cette situation démontre clairement l'absence de coordination entre les départements ministériels pour rendre efficient le plan de prévention contre la grippe A H1N1. Il ne s'agit pas d'une mince affaire. Les départements doivent se mettre tous de la partie pour pallier le moindre problème. L'éducation, le transport, le commerce, les affaires religieuses, l'industrie sont censés mettre la main à la pâte. Neuf mois après l'alerte donnée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le gouvernement n'a pas suffisamment pris ses précautions pour impliquer toute son équipe dans la bataille contre la grippe A. Preuve en est, aucune réunion du gouvernement n'a été consacrée spécialement à ce phénomène. «Il n'y a pas eu de réunion du gouvernement consacrée exclusivement à la grippe A», a affirmé un responsable membre de l'Exécutif. Et de renchérir: «Ce sont des réunions interministérielles qui concernent uniquement le secteur en question.» Pis encore, la question du vaccin n'est même pas d'actualité au sein du gouvernement. «Je ne suis pas au courant», a reconnu un autre membre de l'équipe Ouyahia à la question de savoir si le gouvernement sera soumis au vaccin comme c'est le cas en France. Avec le dernier bilan faisant état de 32 décès et plus de 8000 contaminés et le retard dans le démarrage de la campagne de vaccination, la situation s'annonce critique. Fort heureusement, les écoliers sont actuellement en vacances. Le gouvernement doit mettre les bouchées doubles pour renforcer les mesures de prévention au niveau des écoles, des mosquées et des transports en commun. Interrogé sur la date du lancement de la vaccination, M.Barkat n'a communiqué aucune date. «Nous attendons le signal de l'Institut Pasteur pour entamer la campagne de vaccination», s'est-il contenté de dire. En vue de rassurer les esprits, M.Barkat a précisé que les vaccins ont été distribués au niveau des hôpitaux.