La liste des 23 ministres désignés a été lue par le ministre des Affaires parlementaires, Anwar Khan. A l'appel de son nom, chacun est venu s'asseoir devant les députés. Le président afghan, Hamid Karzaï, a présenté hier un gouvernement destiné à plaire tant à la communauté internationale qu'aux hommes d'influence qui l'ont soutenu, choisissant ainsi la continuité, devant un Parlement qui va devoir voter pour investir chacun des ministres. Après l'ouverture mouvementée de la séance, au cours de laquelle des députés ont remis en cause la légalité du processus, le vice-président Mohammed Qasim Fahim, un ancien chef de guerre controversé, a annoncé que les noms des 23 ministres désignés seraient soumis à l'approbation des parlementaires. Le cabinet comprendra au total 25 ministres, mais les noms de deux d'entre eux n'ont pas été dévoilés samedi. La liste des 23 ministres désignés a été lue par le ministre des Affaires parlementaires, Anwar Khan. A l'appel de son nom, chacun est venu s'asseoir devant les députés. Hamid Karzaï a proposé la reconduction dans leurs fonctions de près de la moitié des minis-tres du gouvernement sortant (11 sur les 23 désignés). Huit personnes font leur entrée dans le gouvernement et quatre anciens ministres font leur retour. Les ministres-clés de l'Intérieur, Mohammed Hanif Atmar, et de la Défense, Abdul Rahim Wardak, devraient conserver leurs portefeuilles, s'ils recueillent l'approbation du Parlement, de même que les ministres de l'Education et de la Santé, appréciés par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Comme le précédent, le gouvernement proposé compte une seule femme, Husn Banu Ghazanfar, reconduite par M.Karzaï à la Condition féminine. «Nous avons pris beaucoup de temps pour soigneusement choisir les ministres selon les critères attendus par le peuple afghan, les partis politiques et la communauté internationale: professionnalisme, expérience et intégrité», a estimé le porte-parole de la présidence, Waheed Omar, au cours d'une conférence de presse. «Le président a consulté de nombreuses personnes, afghanes et étrangères, et je pense que la composition du gouvernement annoncée satisfait tout le monde», a-t-il ajouté. Waheed Omar a donné des précisions sur les deux ministères non pourvus samedi. «Le ministre actuel des Affaires étrangères (Dadfar Rangeen Spanta) va rester en place pour préparer la conférence internationale sur l'Afghanistan qui se tiendra le 28 janvier à Londres, puis il y aura des consultations pour nommer un ministre permanent», a-t-il indiqué. «Le nom du ministre du Développement urbain sera prochainement dévoilé devant le Parlement», a-t-il poursuivi. La composition du gouvernement répond à un subtil équilibre entre les demandes de la communauté internationale visant à lutter contre la corruption endémique jusqu'au sommet de l'Etat et la nécessité politique de récompenser les hommes d'influence ayant soutenu sa réélection. «Il y a peu de nouvelles têtes. Beaucoup de ministres ont été maintenus dans leurs fonctions à la demande de la communauté internationale et principalement des Etats-Unis», note l'analyste politique Waheed Mujda. Cela «laisse présager qu'il n'y aura pas de changement majeur dans la politique du gouvernement», a-t-il ajouté. Les ministres désignés ont quitté le Parlement, qui délibère sur les modalités d'approbation. Ils vont ensuite s'exprimer, chacun à leur tour, devant les membres du Parlement, députés puis sénateurs, qui voteront pour les investir individuellement. Ce processus devrait durer plusieurs jours. Hamid Karzaï a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans.