Le président Hamid Karzaï a défendu, hier, le gouvernement qu'il a présenté la veille au Parlement, promettant que chaque ministre sera tenu pour responsable s'il est impliqué dans des actes de corruption, un mal endémique en Afghanistan. La composition du gouvernement répond à un subtil équilibre entre les demandes de la communauté internationale visant à lutter contre la corruption endémique et la nécessité politique de récompenser les hommes d'influence ayant soutenu sa réélection. “Près de la moitié des ministres présentés au Parlement font leur entrée au gouvernement”, a déclaré le chef de l'Etat au cours d'une conférence de presse en présence du Premier ministre belge, Yves Leterme. “Les nouveaux ministres, comme les précédents, seront tenus responsables de tout acte éventuel de corruption. J'en prends l'engagement”, a affirmé Hamid Karzaï. “Le gouvernement proposé se compose de personnes qui vont travailler au service du peuple afghan. C'est un gouvernement dans lequel chaque Afghan peut s'identifier”, a-t-il ajouté. Le cabinet comprendra au total 25 ministres, mais les noms de deux d'entre eux n'ont pas encore été dévoilés. Hamid Karzaï a proposé la reconduction dans leurs fonctions de près de la moitié des ministres du gouvernement sortant (11 sur les 23 désignés), dont les ministres-clés de l'Intérieur, Mohammad Hanif Atmar, et de la Défense, Abdul Rahim Wardak. Huit personnes font leur entrée dans le gouvernement et quatre anciens ministres font leur retour. Comme le précédent, le gouvernement proposé compte une seule femme, Husn Banu Ghazanfar, reconduite par M. Karzaï à la Condition féminine. Les ministres désignés vont devoir s'exprimer chacun à leur tour dans les jours qui viennent devant les membres du Parlement, députés puis sénateurs, qui voteront pour les investir individuellement. Hamid Karzaï a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans à la tête de l'Afghanistan, à la suite d'un processus électoral calamiteux, marqué par des fraudes massives en sa faveur lors du premier tour le 20 août et le désistement de son adversaire, Abdullah Abdullah, avant le second tour.