Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a confirmé hier implicitement, dans un entretien publié dans un hebdomadaire, la construction d'une barrière souterraine à la frontière de son pays avec la bande de Ghaza affirmant que l'Egypte était dans son «droit». «Que ce soit un mur ou des sondes, l'essentiel c'est que le territoire égyptien soit protégé, aucun Egyptien ne doit permettre que son territoire soit violé d'une manière ou d'une autre», a dit M.Aboul Gheit dans un entretien publié par l'hebdomadaire gouvernemental al-Ahram al-Arabi. Le ministre égyptien répondait à une question sur «les informations faisant état de la construction par l'Egypte d'un mur en acier à sa frontière avec la bande de Ghaza et du déploiement dans cette région frontalière d'équipements américains pour détecter les tunnels». «La cause palestinienne nous tient tous à coeur et la défense de cette cause a coûté cher aux Egyptiens, mais le territoire de l'Egypte et sa sécurité sont plus importants que tout autre chose (...). L'Egypte a le droit de contrôler sa frontière», a ajouté le ministre. Il a critiqué, sans le nommer, le mouvement islamiste palestinien Hamas affirmant que «de nombreux dirigeants palestiniens estiment que (la prédominance de leur) idéologie et le contrôle du pouvoir est plus important que l'unification des rangs palestiniens et ils doivent prendre en considération les conséquences» de leurs positions. Les efforts de médiation déployés depuis des mois par l'Egypte pour parvenir à un accord de réconciliation interpalestinienne sont dans l'impasse. La presse gouvernementale égyptienne accuse le Hamas d'être à l'origine du blocage. Le journal gouvernemental al-Goumhourriya a affirmé jeudi que l'Egypte est en train de consolider «la barrière qui existe actuellement (à la frontière) avec des fondations souterraines». Selon le quotidien israélien Haaretz, cette barrière en acier serait déployée sur 10km de long et pourrait aller jusqu'à 30 mètres sous terre. Elle serait destinée à empêcher le creusement de tunnels, utilisés pour le trafic d'armes et de marchandises, sous la frontière de l'Egypte avec la bande de Ghaza.