Ils entendent amener le parti d'Aït Ahmed à renoncer à sa décision de participer aux élections. Bou Hinoun, à quelques kilomètres du chef-lieu de wilaya, a accueilli le conclave extraordinaire de la Cadc. Cette réunion, la première ayant regroupé les détenus libérés et les délégués alors en cavale, a compté 35 délégations. Mention particulière pour la commune des Ouadhias qui s'était présentée avec deux délégations. Les travaux n'ont effectivement débuté que dans la soirée de jeudi pour se clôturer, hier, à l'aube. Les congratulations et autres travaux de coulisses ayant pris pratiquement toute l'après-midi de jeudi. Sept points ont été inscrits à l'ordre du jour de cette rencontre. Le plus important étant l'examen du document minutieusement élaboré à Ath Djenad et portant sur les modalités techniques et politiques du rejet du scrutin des locales. Ce document adopté par la plénière explique le pourquoi de la nécessité du rejet. D'abord, en réaffirmant la position du mouvement qui fait de «l'acceptation de la plate-forme d'El-Kseur» une condition sine qua non. Les délégués ont aussi examiné les incidences de ce rejet et ont décidé qu'«aucune de ces incidences ne saurait peser sur le citoyen sans une volonté manifeste et délibérée du pouvoir d'aller vers l'aggravation de la situation». Le document, adopté en plénière et qui a donc force d'édit officiel, après avoir martelé que «l'objectif poursuivi reste et demeure la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur», argumente la décision de rejet du scrutin du 10 octobre, en analysant le système politique national. Ainsi pour le document de la Cadc, «celui-ci est basé sur l'étouffement de la volonté populaire». Puis de revenir sur le point 11 de la plate-forme d'El-Kseur qui insiste sur «la primauté des instances démocratiquement élues sur les fonctions exécutives de l'Etat». Pour le mouvement, «une lecture sommaire des codes communal et de wilaya démontre que la philosophie ayant inspiré leur rédaction est antinomique avec celle ayant présidé à la rédaction de la plate-forme». Quant aux modalités techniques arrêtées pour le rejet du scrutin, la Cadc entend dresser un calendrier de meetings de proximité. Comme sera mise sur pied une commission ad hoc composée de délégués de la présidence tournante, de membres de la commission juridique ainsi que de parents de victimes. Cette commission aura pour tâche de prendre attache avec les différentes parties concernées par le rejet des locales. Dans ce contexte, la commission envisage de rencontrer la Fédération de Tizi Ouzou du FFS. Fixée à lundi et au niveau du siège de la Fédération, cette rencontre visera à amener ce parti à renoncer à la participation au scrutin. Par ailleurs, il a été décidé d'un rassemblement le 20 août à Ifri (Ouzellaguen), lieu de la tenue du Congrès de la Soummam en 1956. Ce rassemblement sera suivi d'un meeting qu'animeront les porte-parole de chaque coordination de wilaya. Enfin, il est à noter qu'il a été fait lecture du règlement intérieur de la Cadc. Ce règlement sera soumis pour adoption à la plénière du 26e conclave ordinaire, prévu incessamment à Bouzeguène. A l'issue des travaux, une déclaration a été rendue publique, dans laquelle la Cadc se félicite de la libération des détenus, en soulignant que cette libération est le fruit de la mobilisation citoyenne, comme est rendu également un hommage au collectif des avocats, qui aurait participé à cette libération. La déclaration de la Cadc relève, cependant, avec amertume, que «le pouvoir est allé jusqu'à les (les détenus) assimiler aux assassins des Algériens, en inscrivant cette libération dans le cadre de la concorde civile». Après avoir réaffirmé que l'issue de la crise reste la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, dite «scellée et non négociable», la Cadc «rejette toute velléité de dialogue» et exige «une déclaration publique et officielle du premier magistrat du pays» à propos de la satisfaction de la plate-forme.