Le partage des pouvoirs et la définition des prérogatives suscitent des malentendus au FLN. Le retour à l'ancien modèle de l'organisation hiérarchique risque de provoquer de sérieux problèmes au FLN. Le changement d'appellation des structures en remplaçant le conseil national par le comité central et l'instance exécutive par le bureau politique est loin d'être une mince affaire. «Qui fera partie du comité central et du bureau politique et qui en sera exclu?» Telle est la problématique qui se pose avec acuité en ce moment au sein du parti. Sachant que le conseil national (CN), à lui seul, est composé de plus de 500 membres, la composante du comité central sera limitée entre 260 et 300 membres. Soit environ 200 membres du CN qui seront exclus du cercle des commandes. Idem pour les 120 membres de l'instance exécutive qui verront leur nombre drastiquement réduit en passant au bureau politique. «Ce bureau ne dépassera pas 11 à 15 membres», a déclaré un membre du FLN. Ce n'est pas tout. L'allégement des structures du parti, jugées très lourdes, ne se fera pas sans incidences. La sélection de la nouvelle équipe sera un réel casse-tête pour la direction. «C'est un véritable problème», confie un autre membre de l'instance exécutive. Connaissant parfaitement le tempérament des militants, ce cadre n'écarte pas quelques frictions. «Tout le monde veut faire partie du comité central», a-t-il reconnu en précisant qu'une liste sera élaborée et proposée au congrès pour adoption. Par ailleurs, la méthode de travail risque également de poser problème pour le FLN. Le modèle à suivre dans la sélection des structures fait l'objet de discorde au sein de la direction. Dans son intervention, hier, au débat du conseil national qui se tient à Zéralda, Salah Goudjil, membre fervent de la direction, a suggéré d'opter pour la démocratie totale dans l'élection des structures du parti. Selon lui, l'option du vote ne doit pas être limitée à la base uniquement. Elle doit être généralisée à l'ensemble des actions du parti pour consacrer la pratique démocratique. Une proposition appuyée par Abderazak Bouhara, membre de l'instance exécutive du FLN et auteur de l'initiative du renouveau du parti. M.Bouhara a soutenu l'idée d'élargir le mode d'élection au niveau des instances du parti et même dans le choix de ses représentants. Pour M.M.Bouhara et Goudjil, l'option des urnes doit s'appliquer à l'ensemble de la hiérarchie, en allant de la kasma, cellule de base, jusqu'au bureau politique. En termes plus clairs, les mouhafedhs et les chefs de groupes parlementaires doivent être élus et non désignés par la direction centrale. Or, cette proposition n'a pas été du goût du secrétaire général de l'instance exécutive, Abdelaziz Belkhadem lequel veut garder le pouvoir de décision dans certains cas. En réponse à la proposition de Salah Goudjil, M.Belkhadem refuse que le poste de secrétaire général soit dépourvu de prérogatives. Défendant évidemment son poste, M.Belkhadem veut maintenir l'option de désignation dans le choix des représentants du parti. Ce dernier ne s'oppose pas définitivement à l'idée de l'élection, mais plaide pour laisser une marge de décision au secrétaire général auquel revient le dernier mot. Le partage des pouvoirs et la définition des prérogatives risquent de soulever un sérieux débat lors du congrès. Surtout avec la création du poste de président du parti. Les prérogatives du secrétaire général suscitent, d'ores et déjà, des questionnements. Autre fait marquant des travaux de ce conseil, c'est le rapport de la commission présidée par Abderazak Bouhara. Cet ancien ministre a établi un constat critique sur le parti. Il suggère d'ouvrir la voie aux jeunes et aux compétences afin de préparer la relève. Lors de son intervention, avant-hier au conseil national, M.Belkhadem a mis l'accent sur l'unité du parti, laquelle fait sa force. M.Belkhadem voulant transmettre le mot d'ordre, a déclaré que seul l'avis de la majorité sera adopté.