La présence du président Bouteflika, invité aux assises, est annoncée pour demain soir. Plus aucun report de la date du congrès du FLN n'est désormais à l'ordre du jour. C'est du moins ce qui ressort de l'ultime rencontre de la commission des cinq, qui a eu lieu hier, sous la présidence d'Abdelaziz Belkhadem. Nous apprenons, en effet, lors de notre passage à la Coupole du complexe olympique du 5-Juillet que l'ensemble des délégations attendues sont arrivées depuis hier à Alger. Des sources dignes de foi indiquent à ce sujet que «la rencontre s'est attelée en premier lieu à régler les ultimes problèmes en suspens». Il s'agit essentiellement des recours déposés par de nombreuses wilayas. S'il est confirmé que «la plupart de ces recours ont été rejetés», nos sources n'en précisent pas moins que «ce choix consensuel a été décidé dans le but de ne pas remettre en cause des listes entières, ce qui aurait pour dommageable effet d'induire de nouvelles assemblées générales électives, avec un inévitable report de la date du congrès national». Or, sur l'essentiel, les délégués ont été légalement élus, ce qui a permis au passage de rassembler de nouveau les rangs au niveau de l'ensemble des wilayas du pays, ce qui n'est pas peu dire. Ce n'est pas pour rien, du reste, que le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, interpellé récemment sur le sujet, nous indiquait qu' «il s'agissait pour le moment de tenir le congrès dans les conditions les moins mauvaises possibles». Même si un grand consensus est atteint autour des listes concoctées par chaque délégation, nos sources n'en admettent pas moins «l'existence de certaines réticences, notamment par rapport au rassemblement définitif des rangs du parti sans qu'il soit question ni de vaincu, ni de vainqueur». C'est pour cette raison, et au risque de contredire Belkhadem lui-même, auteur de cette sentence, que des groupuscules de «redresseurs» s'échinent toujours à empêcher la tenue de ce congrès alors que leurs anciens adversaires politiques détiennent quasiment la moitié des rênes du pouvoir, et sont présents en nombre équivalent, sinon supérieur, lors des assises d'aujourd'hui. Le point essentiel sur lequel insistent tous ceux qui veulent donner un souffle nouveau à leur parti, réside bel et bien dans le changement des statuts. «Il est temps d'en finir avec les structures sclérosées héritées de l'ère du parti unique». Ainsi donc, dans les nouveaux statuts, adoptés par les congrès régionaux et que la commission nationale a entérinés à l'unanimité, prévoient-ils «de supprimer le bureau politique et le comité central afin de les remplacer par un conseil national et un comité exécutif». Ce n'est pas tout. Cette dernière structure comportera un effectif situé entre 450 et 500 personnes, ce qui représente presque le double de celui de l'ancien comité central. «Ce choix, indique-t-on encore de mêmes sources, réside dans la volonté exprimée par tous d'impliquer le maximum de personnes dans les prises de décision et la définition de la politique future du FLN, le tout dans un subtil mélange entre la vieille garde et les générations montantes». Nous apprenons, toutefois, que quelques groupes, menés par d'anciens artisans du fameux «coup d'Etat scientifique», mais aussi l'arrière-garde de l'ancien secrétaire général du parti, «s'évertuent à maintenir en l'état ce statu quo dans le but de rester à leurs postes». Nos sources, indignées par un pareil comportement au moment où le FLN a à faire face à des défis de la plus haute importance, sans qu'il soit besoin de se retrouver en butte à ces faux problèmes qui ne font que reporter des échéances pourtant inéluctables. Les responsables de ce congrès, qui précisent que son ouverture ne se fera pas avant cet après-midi, ne désespèrent pas de voir le chef de l'Etat y prendre part. Même s'il est retenu à Abuja dans le cadre du sommet de l'UA (Union africaine), il n'en est pas moins «annoncé» pour la fin d'après-midi de la seconde journée de ce congrès. Sur demande instante des trois congrès régionaux, mais aussi de l'écrasante majorité des présents, il est fortement souhaité que Bouteflika accepte le poste de président du FLN. Ce poste, nouvellement créé, lui est quasi exclusivement dédié dans l'état actuel des choses. Pour ce qui est des invités de marque à ce congrès, nos sources indiquent que l'ensemble des représentants du corps diplomatique sont attendus, ainsi que les anciens secrétaires généraux du FLN depuis l'indépendance et, enfin, plusieurs personnalités de premier plan dont les noms doivent être révélés aujourd'hui. Ce congrès, placé sous le signe de la réconciliation globale, qui verra le retour en force des anciens dirigeants du FLN, signataires du contrat national, aura pour slogan: «Union, réconciliation et continuité».