Les revendications à l'origine de la grève: la promulgation du statut particulier négocié et le régime indemnitaire La campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 ne sera pas du tout facile pour le ministère de la Santé. Celle-ci intervient en pleine...campagne d'arrêt de travail des médecins spécialistes, lesquels ne semblent pas près de suspendre leur mouvement de protesta. Interrogé, hier à ce sujet, le Dr Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, était catégorique: «La grève ne sera pas suspendue en raison de la campagne de vaccination contre la grippe porcine, les malades seront pris en charge dans le cadre du service minimum.» Cette décision est intervenue à quelques jours seulement du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe A, dans l'attente, certes, de l'aval des instituts chargés du contrôle de la fiabilité du vaccin. Pour le Dr Yousfi, sauf la prise en charge et de manière définitive de la plate- forme de revendications des médecins spécialistes de la santé publique pourra mettre un terme au mouvement de débrayage: «Les choses sont claires. Les responsables concernés sont appelés à trouver une solution satisfaisante», a-t-il affirmé. M.Yousfi précise, d'autre part: «La situation des spécialistes est grave. Peut-on imaginer qu'un praticien spécialiste perçoit 45.000 dinars de salaire à ses débuts?» Et de s'interroger à l'endroit des responsables concernés: «Qu'attendez-vous pour satisfaire nos revendications légitimes?» Les praticiens spécialistes de la santé publique, rappelle-t-on, ont décidé de déclencher un mouvement de grève ouverte à partir du 4 janvier prochain. Cette action de protestation intervient, selon le Dr Mohamed Yousfi, du fait que le Premier ministre «a fait passer le statut particulier malgré nous. La classification et la bonification du point indiciaire sont illégales», selon lui. Sur ce plan, M.Yousfi se montre irrité par cette décision. Les spécialistes grévistes ont, toutefois, affirmé que le service minimum, la vaccination contre la grippe porcine et la prise en charge des patients à grand risque seront assurés. A l'origine de cette colère, le président du Snpssp a fait remarquer que les spécialistes de la santé publique revendiquent, entre autres, la promulgation du statut particulier. Sur ce plan, le même responsable note que le statut en question doit être «élaboré en commun» entre les praticiens et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Le syndicat réclame aussi l'installation d'une commission nationale sur le régime indemnitaire et la mise en conformité d'une prime d'intéressement qui date de l'accord de l'année 2004 ainsi que l'octroi du quota régulier de logements pour les praticiens spécialistes. La vaccination sera compliquée davantage du fait que les médecins généralistes sont déjà en grève ouverte initiée depuis trois jours. Ces derniers revendiquent la promulgation du statut particulier dans «sa forme négociée et ratifiée» le 30 mars 2008 en commission mixte (ministère-Snpsp) et la mise en place d'une commission mixte pour le régime indemnitaire. En outre, ils demandent, par le biais de cette grève ouverte, l'application du décret exécutif n°09-244 du 22 juillet 2009. Le Snpsp réclame, par ailleurs, l'élargissement, au profit du praticien généraliste, du droit à la procédure d'accessibilité au logement de fonction à l'instar des autres corps de la Fonction publique.