De 2001 à 2009, plus d'un million de crimes et de délits ont été recensés par la Dgsn. Durant les premiers six mois de l'année, les statistiques globales de la criminalité font ressortir 76.479 affaires enregistrées par la Direction générale de la Sûreté nationale. Les mêmes services relèvent que 52 205 personnes y sont impliquées. Dans le détail, il est relevé que 43.671 affaires sont liées à des atteintes aux personnes. Les atteintes aux biens suivent avec 27.371 affaires. Au troisième rang, figure l'immigration clandestine avec 1258 affaires dans lesquelles sont impliquées 3888 personnes. Il n'y a pas que les immigrants qui sont comptabilisés mais également les membres des réseaux de passeurs. 2469 affaires liées aux stupéfiants sont également traitées contre 1710 affaires économiques et financières, impliquant respectivement 3701 et 3253 personnes. Au chapitre des stupéfiants, il ressort que de nombreuses substances sont en circulation. Cannabis, héroïne, cocaïne, crack et comprimés psychotropes sont régulièrement saisis. Il ne serait pas étonnant que le nombre d'affaires en 2009 soit plus élevé par rapport à celui de 2008 lorsque 130.068 affaires sont enregistrées. Au premier semestre de 2009, le nombre d'affaires est équivalent à celui de toute l'année 2001 (78837). En 2002, 110.363 affaires ont été enregistrées. Cinq années plus tard, soit en 2007, 121.243 affaires sont enregistrées. Comparativement à 2001, le chiffre a presque doublé en 2008 (130.068 affaires). De 2001 à la mi-2009, ce sont 991.728 crimes et délits qui sont commis. La criminalité dépassera le million à la fin de l'année. Comme quoi, le quotidien des citoyens est fait de violences visibles alors que les agressions verbales, voire psychologiques de la vie urbaine n'apparaissent dans aucune statistique. Il ne se passe pas une semaine sans que le climat délétère ne vienne troubler la vie des citoyens. Ces derniers jours, des émeutes ont éclaté aux Eucalyptus alors que la police et la gendarmerie ne cessent d'inonder la presse de bilans faisant état de trafic de drogue, d'agressions, de meurtres, de vols et d'escroquerie. Il ne fait vraiment pas bon vivre sous le ciel d'Algérie où une moyenne de 100.000 crimes et délits sont commis chaque année. Le blanchiment d'argent, l'assassinat, le vol, l'escroquerie ou les agressions contre les personnes et la détérioration des biens sont monnaie courante. Cette culture de la violence donne lieu à l'usage de toutes sortes d'armes. Les couteaux et les armes à feu sont souvent utilisés dans des rixes. D'ailleurs, même les policiers n'hésitent plus à dégainer pour régler des comptes avec des membres de la famille, des voisins ou des usagers de la route. Même les chiens font partie de la meute dans certains quartiers, et pas seulement de la capitale, pour perpétrer des agressions. Cet état conduit à un sentiment permanent d'insécurité chez le citoyen, et un manque de confiance dans les institutions qui ne sont pas capables de lui assurer son droit à la quiétude. C'est l'une des fonctions régaliennes de l'Etat qui détient le monopole de l'usage de la violence. Or, il est paradoxal de constater que même les représentants du peuple sont victimes de ce sentiment d'insécurité et veulent faire justice. C'est ce qui explique la volonté des députés de porter des armes. Chacun veut faire sa propre justice, ce qui sape un peu plus l'autorité de l'Etat. Ce dernier a misé sur la lutte contre le terrorisme sans s'apercevoir qu'une autre forme de violence et de banditisme est en train de miner la société. Ce constat permet aussi à la Dgsn de justifier sa demande de renfort en moyens humains. 200.000 policiers sont déjà recrutés et le directeur de la Sûreté nationale, le colonel Ali Tounsi, pense qu'il faut recruter davantage d'agents de l'ordre pour encadrer les quartiers des villes ainsi que les contrées reculées. Le DG a admis que la violence a effectivement pris une proportion alarmante, ajoutant que le terrorisme continue toujours de sévir. Pour une jeunesse qui n'a connu que les affres de la violence, il est difficile d'inculquer aujourd'hui des attitudes pacifiques.