Depuis plusieurs mois, le Yémen se bat pour éviter l'éclatement. Un raid aérien lancé hier à l'aube par l'armée yéménite a tué au moins 30 membres d'Al Qaîda. Ils sont tombés dans un guet-apens mené par l'armée yéménite. Trente-quatre membres présumés d'Al Qaîda ont été tués dans un raid aérien lancé hier à l'aube par l'armée contre le lieu d'une réunion du réseau extrémiste, dans la province de Chabwa, à l'est de Sanaa. « Le raid a été mené au moment des dizaines de membres d'Al Qaîda étaient réunis à Wadi Rafadh », une région montagneuse isolée de la province de Chabwa, à quelque 650 km à l'est de la capitale yéménite, précise une source des services de sécurité yéménite. Le chef d'Al Qaîda dans la péninsule arabique, Nasser Al Whaychi, était présent à la réunion, a indiqué cette source, affirmant que « des dirigeants du groupe figurent parmi les tués ». « Des Saoudiens et des Iraniens, présents à la réunion de Wadi Rafadh, figurent aussi parmi les tués », a assuré la même source, sans plus de précision sur leur nombre ou le dégré de leur affiliation au groupe. Cette opération est intervenue une semaine après un premier raid de l'armée qui avait fait 30 tués parmi les activistes d'Al Qaîda dans la province d'Abyane et avait donné lieu à l'arrestation de plus de 30 autres dans les rangs du réseau. Au total, 68 insurgés, dont des membres présumés du réseau terroriste Al Qaîda, ont été abattus en huit jours par l'armée yéménite dans plusieurs raids aériens dans le pays. Le gouvernement yéménite se bat sur trois fronts pour préserver l'unité du pays. Dans le sud du Yémen, il y a les combattants d'Al Qaîda. Dans le sud encore, une partie de la population réclame l'autonomie. Le rattachement au Yémen du Yémen du Sud, marxiste, ne date que de 1990. Les Sudistes avait tenté une sécession en 1994, déclenchant une sanglante guerre civile. Dans le nord du pays, la situation est encore pire. La guerre commencée en 2004 contre le mouvement inspiré par le zaïdisme, une version locale du chiisme dont les imams ont gouverné le pays jusqu'en 1962, est en train de tourner au désavantage du président Ali Abdullah Saleh. Le conflit s'est internationalisé avec l'entrée en guerre aux côtés du gouvernement yéménite, en novembre, de l'Arabie Saoudite. Riyad, qui défend sa frontière, affirme que les rebelles zaïdites bénéficient du soutien de l'Iran, sans pouvoir le démontrer. Les Saoudiens commencent à faiblir. La monarchie a, pour la première fois, annoncé ses pertes : 73 tués, 26 disparus et 470 blessés depuis novembre. Selon une récente analyse de la revue de défense britannique Jane's, l'Arabie Saoudite, confrontée à des rebelles bien armés et maîtres dans l'art de la guérilla, n'aura pourtant d'autre choix que « d'augmenter son soutien financier et militaire au gouvernement de Sanaa ».