Contrairement à ses anciens alliés, le RND part avec un moral d'acier. «Nous retenons notre souffle», a avoué, inquiet, un cadre du FLN. Rencontré hier au quartier général du parti à Hydra, celui-ci ne cache pas ses appréhensions quant aux résultats des urnes aujourd'hui au terme de l'élection sénatoriale. «Les sénatoriales de demain (aujourd'hui Ndlr) s'annoncent serrées», commente-t-il avec un grand soupir. «Actuellement tout se passe bien au niveau des wilayas», rassure-t-il en précisant que les membres de la direction ont été tous dépêchés sur le terrain pour veiller aux dernières retouches avant le coup d'envoi. Or, notre interlocuteur n'exclut pas l'effet surprise. «L'alliance conclue entre le RND et le PT, vient de compliquer la donne sur le terrain», reconnaît-t-il. Cette alliance risque de faire basculer les pronostics du parti majoritaire. Le FLN veut à tout prix sauvegarder sa position de leadership au Conseil de la nation et la renforcer. «Nous devons maintenir les 23 sièges sortants et arracher d'autres pour renforcer notre majorité au sein de la première chambre du Parlement», a soutenu un autre sénateur du FLN. Ce calcul est loin d'être fortuit. Le FLN qui aspire à prendre les commandes du Sénat s'investit à fond pour grossir ses rangs. «Tout l'enjeu de cette échéance repose sur la majorité au Sénat entre le RND et le FLN», a expliqué ce sénateur. Pour assurer la présidence du Sénat, le FLN doit prouver qu'il demeure la première force politique du pays par le nombre de sièges obtenus. «Nous devons récupérer tout ce qui nous a été arraché, même à dos de chameau», a déclaré le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN lors de l'ouverture du conseil national tenu la semaine dernière à Zéralda. Cette déclaration illustre parfaitement les ambitions stratégiques du parti. La sortie surprenante du RND suscite d'ores et déjà beaucoup de bruit au niveau du FLN quant à l'avenir de l'Alliance présidentielle. Au sein du MSP l'ambiance y est fébrile. Le parti de Bouguerra Soltani semble être plus préoccupé par la nouvelle donne politique. L'accord conclu entre la formation de Louisa Hanoune et le parti de Ouyahia a fragilisé les esprits. «On s'attendait à élargir l'alliance au niveau local et finalement, les partis se sont lâchés entre eux», déplore un militant du MSP, croisé au niveau de la direction du parti. Le Mouvement de la société pour la paix risque d'être le grand perdant de ce pacte politique. Avec le départ de 7 membres, le parti a peu de chance de garder son groupe parlementaire au sein du Sénat. Contrairement à ses anciens alliés, le RND part aux sénatoriales avec un moral d'acier. Confortée par le soutien du Parti des travailleurs, la formation de Ouyahia escompte rafler la mise et devancer son potentiel concurrent, le FLN. Classé deuxième, le RND n'a qu'un objectif: sauvegarder la présidence de la chambre haute.