Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, devait réunir aujourd'hui les 61 députés de sa formation pour leur donner des orientations et des instructions en prévision de la tenue demain de la première séance de l'APN, au titre de la sixième législature. Mais seulement, l'ouverture de cette nouvelle séance ne peut quasiment pas avoir lieu demain pour la simple raison qu'elle a été décalée. Celle-ci aura lieu jeudi prochain. Ce report entraînera néanmoins un chamboulement de l'agenda du parti d'Ahmed Ouyahia. C'est ainsi qu'une source proche de ce parti a indiqué hier que des changements seront opérés inévitablement dans l'ordre du jour de la rencontre. « Il n'est plus question de donner des consignes de vote, mais plutôt de faire la connaissance des uns et des autres. Le SG ne peut pas divulguer la feuille de route du RND cinq jours avant l'élection du président du perchoir, sinon il y aura des fuites quant à la position du RND », dira un cadre de ce parti, qui précisera qu'une autre réunion est prévue pour mercredi prochain. Celui-ci avouera tout de même que cette fois-ci la partie sera très serrée (allusion faite à l'élection de celui qui succédera à Amar Saâdani). N'ayant pas la majorité, le FLN doit impérativement « négocier » avec les partis de l'Alliance s'il aspire à gérer l'Assemblée. Cette tâche n'est pas facile, si l'on sait que les partis de la coalition réclament, eux aussi, des garanties : l'on croit savoir qu'ils veulent en échange de leur soutien au FLN plus de commissions et des postes de vice-président. Le FLN va donc devoir faire des concessions en faveur de ses alliés. Dans le cas contraire, ces derniers sortiront leur arsenal de bataille et se lanceront dans la compétition en présentant leur propre candidat. « Cette fois-ci, le FLN est en mauvaise posture. Pour décrocher le poste de président de l'Assemblée, il faut avoir 200 voix, alors que le FLN n'a obtenu lors des élections du 17 mai que 136 sièges. Beaucoup diront que le nom du futur président de l'Assemblée est connu puisqu'il est suggéré par le premier magistrat du pays. Toutefois, la surprise peut venir des députés qui ne respecteront pas les consignes du vote. Un vote qui se déroulera à bulletin secret », dira notre interlocuteur. Les attentes du RND Tout en restant dans le domaine des élections, le patron du RND a plaidé ce jeudi, lors de son passage à l'émission « Arwiqat Essiassa » diffusée sur les ondes de la Chaîne I, pour la révision urgente de la loi électorale avant la tenue des élections locales. Il a appelé dans ce contexte à mettre fin au mode de scrutin à la proportionnelle avant le prochain rendez-vous électoral pour réorganiser le paysage politique du pays et l'assainir selon les normes internationales. A la question de savoir si le RND a élaboré des propositions dans ce sens, le chef de file du RND fera remarquer que « si la révision de la loi est programmée avant les élections locales, il est donc préférable que l'initiative émane du gouvernement et non d'un parti politique. Le premier magistrat du pays peut rédiger à cet effet une ordonnance. Maintenant, si la révision est reportée à plus tard, le RND, en concertation avec d'autres partis, fera des propositions quant au contenu des articles de cette loi », a souligné M. Ouyahia, qui insistera sur le fait que la révision de la loi sur les élections mettra fin aux pratiques relevées lors du scrutin du 17 mai, notamment « l'achat des voix dans certaines wilayas ». Evoquant le faible taux de participation aux législatives du 17 mai, M. Ouyahia a imputé cela à la situation sociale des citoyens plus qu'à l'activité politique des partis. « Ce phénomène requiert une analyse approfondie. Il ne faut pas tirer des conclusions à la hâte. Le pouvoir d'achat des citoyens, la crise de logement, la malvie sont peut-être les éléments qui ont poussé la population à ne pas voter, il faut étudier toutes ces données pour arriver à la vérité », avant de préciser que le taux de participation ne saurait porter préjudice à la légitimité et à la crédibilité de l'Assemblée élue, citant le cas de plusieurs pays développés.