Le wali délégué d'Hussein Dey veut à tout prix procéder à l'extension d'une école qui compte déjà 7 établissements scolaires sur un périmètre de 400 m. Les 35 familles de la coopérative Icosium cachent mal leur désarroi quant à la décision du wali délégué d'Hussein Dey qui, en dépit de la régularité des procédures entamées pour la construction de leur logement, s'acharne par «tous les moyens» à l'interdire. Passant de la simple action de fait accompli à la force publique, le wali ne semble pas près de lâcher prise, malgré l'aval de la wilaya d'Alger et du premier magistrat de la commune M.Bensahnoun. Une question d'utilité publique ou des arrière-pensées, sur le terrain en question situé à Garidi près du domaine Grégory? L'affaire n'a pas encore révélé tous ses secrets. Les adhérents à la coopérative, tous des travailleurs de l'APC de Kouba, ainsi que le maire de la commune évoquent une entrave injustifiée de la part du wali délégué. Selon eux, ce dernier, n'ayant pu convaincre la wilaya et la commune de Kouba par son nouveau Plan d'occupation des sols (POS) a vite trouvé un autre argument. «Les travaux de la coopérative Icosium ne peuvent être effectués, car il compte procéder à l'extension d'une école», indiquent les membres de la coopérative. Seulement voilà, il se trouve que ce nouveau POS n'était pas signé. Le comble c'est que dans le même périmètre de 400 m², il y a au moins sept établissements scolaires qui ne souffrent pas de surcharge, bien au contraire. L'affaire a vite pris une tournure d'affrontement administratif entre l'APC et le wali délégué. L'ancienne décision d'occupation des sols, qui est passée par des procédures légales et des délibérations ainsi qu'une enquête publique, a éprouvé des difficultés à aboutir à cause d'un entêtement administratif qui, lui, est en mal d'arguments. En effet, selon une correspondance adressée par M.Bensahnoun au ministre chargé de la wilaya d'Alger, il est dit: «Malheureusement, le 13 février 2002, la délibération approuvant l'adoption du POS de Garidi nous est parvenue avec un plan modifié sans consultation de l'Assemblée de Kouba (...) Ces modifications n'ont aucunement été consignées dans l'avis qui nous est parvenu de votre part.» Ni les rappels au respect de la loi émanant du maire de la commune ni les cris des coopérateurs n'ont réussi à trouver un écho favorable chez le wali délégué qui campe sur ses positions. Forts de documents et de permis d'ouverture du chantier, accordés par la wilaya d'Alger et la commune, les coopérateurs ont, rappelons-le, essayé d'organiser un sit-in devant le siège de la daïra, en vain. L'affaire s'est, en fait, aggravée lorsque les coopérateurs ont été empêchés d'accéder à leur chantier. Certain ont même été convoqués par la police, qui s'est appuyée sur une décision de gel du permis de construire qui n'a jamais existé, selon une correspondance adressée au chef de Sûreté de Belle-Vue. Suite à cela, les coopérateurs se retrouvent toujours otages des humeurs administratives. Après l'échec du sit-in devant le siège de la daïra d'Hussein Dey, ils comptent enclencher un large mouvement de débrayage pour dénoncer «une expropriation déguisée» et une «abstraction à la réglementation, sans besoin réel. Ou affiché...» Ce qui aurait inquiété les coopérateurs, selon les témoignages de certains, c'est l'entrée en lice des propriétaires du domaine Grégory à proximité de la parcelle du terrain. En effet, ces derniers, qui n'ont rien à voir avec l'affaire, ont été reçus par le wali délégué, alors que les coopérateurs ont dû patienter pendant plus de six heures sans qu'aucune agent de la daïra ne s'en soucie. L'affaire a même failli tourner à un affrontement entre les deux parties n'était l'intervention des services de l'ordre. Selon les coopérateurs, les propriétaires du domaine sont «encouragés par le wali délégué». La question qui s'impose est de savoir quel est le rapport des habitants du domaine Grégory avec ce lot de terrain. Nous avons tenté d'entrer en contact avec le wali délégué, mais ce dernier, était selon un des ses collaborateurs, tenu par des engagements à l'extérieur de son département. En tout cas, les parcelles de terrain dans la zone de Garidi ont toujours défrayé la chronique à chaque fois que de simples citoyens ont pu, par miracle, obtenir une petite parcelle, des décisions de tout genre font surface pour faire barrage. Seulement, l'expérience nous a appris que lorsque le foncier intéresse les gros bonnets de l'ombre, la loi fausse toujours compagnie aux plus petits.