L'adhésion à une assurance dans le monde agricole, qui s'en soucie? Présidant hier une réunion des gestionnaires des Caisses régionales d'assurances et de mutualité agricole (Crama), le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a exhorté les cadres présents à «inculquer une culture d'assurances» aux agriculteurs et éleveurs pour se protéger des risques naturels. Le ministre s'est attaché justement à présenter et expliquer l'importance d'une telle démarche qui, a-t-il regretté, découle d'un manque de «culture d'assurances qu‘il faut inculquer chez tous les opérateurs économiques, particulièrement dans l'agriculture.» Il ressort essentiellement de cette rencontre que des organes consultatifs dénommés «Conseils d'orientation et de contrôle stratégique» seront institués. Ils auront pour mission de proposer et d'orienter le développement des activités d'assurances et de crédit rural mutuel. Cette dernière activité est désormais possible, s'est félicité M.Benaïssa, grâce à «l'agrément définitif» accordé tout récemment à la Cnma (Caisse nationale) de pratiquer les opérations financières de crédit à l'instar de toute autre banque. Auparavant, la Caisse ne jouissait, en effet, que d'agréments «ponctuels et périodiques» parallèlement à certaines campagnes de soutien. Cette rencontre avec les responsables de la Cnma, (présidents et directeurs des caisses régionales, membres des conseils d'administration), a eu pour objet premier d'évaluer l'évolution du processus entamé au 4e trimestre 2008, de «recentrage et de renouveau de la mutualité agricole dans ses dimensions d'assurances, que de crédit.» Ainsi, il est à relever que les institutions financières habilitées viennent de délivrer récemment les agréments, «définitifs» pour les Assurances agricoles mutuelles et transitoires pour la mutation de la Cnma-Banque en un établissement financier, qui prendra la forme finale de «Coopératives d'épargne et de crédit.» Cette réunion s'est tenue dans la projection de mise en oeuvre des dispositions légales relatives à la loi sur la Monnaie et le Crédit ainsi que des assurances. Il s'agit notamment de celles relatives à la «consolidation et à la séparation des activités d'assurances et de crédit» En ce qui concerne les actuels possédants des caisses d'assurances et à terme des «Coopératives d'épargne et de crédit» qui seront mises en place progressivement à partir du 2e semestre 2010, ils devront s'atteler à la modernisation et au développement des assurances économiques agricoles. Ces tâches seront basées sur des «contrats de performance qui seront établis pour chaque caisse d'assurances mutuelles avec un taux de croissance minimum à atteindre de 20% par an pour la période quinquennale 2010-2014, et un chiffre d'affaires constitué de 60%, au moins de produits d'assurances agricoles», a expliqué une source du ministère. S'agissant du «Crédit mutuel rural», qui émanera de l'établissement financier qui vient d'être agréé par la Banque d'Algérie, celui-ci sera organisé sous forme de «Coopératives d'épargne et de crédit» a, par ailleurs, indiqué le ministre lors d'un point de presse. Les coopératives régionales sont appelées, dans ce contexte, à «collecter l'épargne rurale afin d'assurer leur constitution, à concurrence de 500, 200 et 100 millions de DA/an, en fonction des potentialités agricoles et rurales de leur zone d'implantation.» Répondant à une question de L'Expression sur l'obligation d'assurances dans le monde agricole et d'élevage, le ministre a révélé que «bien que n'étant obligatoire que dans certains cas, comme la production animale, elle l'est cependant, depuis 1988, pour le cheptel pour veiller sur la santé animale et protéger l'agriculteur en cas de maladies, tout en admettanta que celle-ci soit très peu appliquée.»