«Il est temps de mettre en place un organe sur les cendres de la Cnma-Banque», a déclaré le ministre de l'Agriculture. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa veut réorganiser et moderniser les systèmes de financement et d'assurance agricole. C'est du moins ce qui ressortait de sa déclaration, lors de son ouverture des travaux de la réunion d'évaluation trimestrielle des cadres de l'agriculture et du développement rural, tenue hier au siège de son département. «Vu la situation actuelle du secteur, les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs et la démarche du développement prônée par le ministère, un conseil de gestion agricole n'est-il pas nécessaire?», s'est demandé, Benaïssa, dans une allocution d'ouverture. Le ministre a relevé que la majorité des producteurs agricoles sont en ignorance totale des modalités de financement à travers les banques, et ce, faute d'un organe national d'orientation et d'accompagnement. Sans pour autant donner une dénomination exacte à cet organe, ou encore les prérogatives qui lui seront attribuées, le ministre a appelé les cadres de son département à trancher la question. Il est utile de rappeler que la Cnma-Banque (Caisse nationale de mutualité agricole-Banque), a cessé d'exister. Elle a été remplacée par un établissement financier qui a reçu son agrément de la Banque d'Algérie en 2009. Un délai de six mois lui a été accordé pour achever sa restructuration et prendre la forme d'une coopérative d'épargne et de crédit. Le ministre a laissé entendre qu'il est temps de dissoudre définitivement la Cnma-Banque. «Il est temps de mettre en place un organe sur les cendres de la Cnma-Banque», a-t-il déclaré. Le secteur de l'agriculture revêt une importance particulière, c'est pourquoi les pouvoirs publics l'ont inscrit comme priorité en vue d'atteindre l'objectif de la sécurité alimentaire à l'horizon de 2014. Mais ce qui est constaté sur le terrain, c'est qu'il n'a pas encore atteint un niveau suffisant de modernisation. Il reste tributaire des aléas climatiques et des catastrophes naturelles, il se rattache à de gros risques. C'est là que la question de l'assurance agricole se pose avec acuité. Cette dernière reste faible. Une faiblesse expliquée, selon les spécialistes, par l'absence d'une culture de prévoyance ainsi que le rejet généralisé de toute idée d'assurance, surtout chez les petits exploitants. Les statistiques de la compagnie d'assurance montrent, qu'en 2006, seuls 3,4% des exploitations ont été assurées, ce qui est très faible. En 2009, la part des assurances agricoles dans le marché des assurances, toutes branches confondues, n'a été que de 1,1%. L'autre point sur lequel a insisté M.Benaïssa, a trait à l'impératif de doter toutes les filières du secteur, qui ont fait l'objet récemment de la création de conseils interprofessionnels, de conseils régionaux ou locaux. «Des conseils régionaux d'appui et de rapprochement des acteurs des filières sont recommandés», a encore dit, le ministre. La réunion des cadres du ministère a permis aussi d'évaluer les acquis et les insuffisances constatées dans la cadre du programme du renouveau agricole et rural. Il faut relever, à ce titre, l'organisation des filières du secteur, notamment la pomme de terre, le lait, les céréales, la tomate... La création de 90.000 équivalents emplois permanents à travers les activités des filières agricoles et 22.700 équivalents emplois permanents à travers les projets de proximité de développement rural intégrés (Ppdri). Elle a permis aussi l'évaluation des contrats de performance par wilaya pour le renouveau rural et agricole.