La vie est dure dans les communes de Béjaïa, les habitants s'agitent et le recours à la rue est devenu systématique. Les bénéficiaires des logements sociaux dans la daïra de Seddouk sont en colère. Dans une déclaration transmise à la rédaction régionale, ils annoncent l'organisation aujourd'hui, d'un rassemblement de protestation devant le siège de la daïra. Les bénéficiaires de logements sociaux veulent interpeller les autorités sur leur «situation alarmante». Outre le fait qu'ils n'ont pas reçu les clés des logements, pourtant attribués depuis le 8 février 2009, les protestataires dénoncent également l'absence de commodités essentielles pour une vie décente, à savoir l'électricité, le gaz, l'eau et la route. Dans le même document, ils menacent de recourir à d'autres «actions plus fâcheuses» dans le cas où leurs revendications ne seraient pas prises en charge par les pouvoirs publics. La fin de l'année s'annonce houleuse à Seddouk. Il en est de même un peu partout dans les communes de Bejaia où les citoyens ont exprimé leur colère à la face des responsables en charge de la gestion de leur quotidien. Avant-hier, des sièges APC et de daïra ont été fermés par des citoyens frondeurs. C'est un peu le remake de l'été dernier. Des actions «musclées» dues aux nombreuses insuffisances qui empoisonnent leur vécu au quotidien. Les coupures intempestives de courant électrique sont à l'origine de la colère des habitants du village Iguemoune dans la commune de Bouhamza. En fermant le siège de leur APC, les villageois ont voulu protester contre cette situation récurrente. Ces citoyens ne se contentent pas de protester, ils font aussi des propositions comme l'installation d'un transformateur, unique moyen de mettre fin à ce calvaire. Dans la commune de Sidi Ayed, la gestion des affaires de la commune est mise à l'index. Les protestataires dénoncent la manière avec laquelle est menée l'opération d'octroi des aides à l'habitat rural qui, de leur avis, «n'obéirait à aucun critère». A Derguina les bénéficiaires des 50 logements LSP ont fermé le siège de la daïra. Les prix des logements, revus à la hausse, ont soulevé le courroux des bénéficiaires. Dans la ville de Béjaïa, la tension émane des commerçants de Souk El Aâsser. Ils expriment leur inquiétude quant aux irrégularités qui entacheraient la gestion du marché. A Adekar, la tension a baissé d'un cran dans le secteur de l'éducation. Quant à la municipalité, la composante de l'équipe aux commandes est restée inchangée et tente de mener à bien sa mission dans une commune déshéritée à plus d'un titre. Adekar fait partie des communes assez stables à Béjaïa. Pendant que sept autres vivent des situations de blocages divers. Les élus de l'opposition continuent à mettre la pression sur les autorités de wilaya pour qu'ils répondent à leurs revendications déjà portées à la connaissance de l'opinion. Après les sit-in devant le siège de la wilaya, les élus de l'opposition sillonnent les communes concernées expliquant la portée de leur message et menacent de recourir à d'autres actions plus musclées à l'avenir. Une fin d'année houleuse en somme dans la wilaya de Béjaïa. Les problèmes sont pratiquement les mêmes partout, mais les solutions tardent à venir d'où cette colère exacerbée durant toute l'année 2009.