Selon les chiffres de l'Unama, 2038 civils ont été tués entre début janvier et fin octobre, contre 1838 durant la même période de l'année précédente. Le nombre de civils tués en Afghanistan a augmenté de 10% sur les dix premiers mois de 2009, a annoncé hier la mission de l'ONU en Afghanistan (Unama), alors que la présidence afghane a de nouveau accusé les forces internationales de faire trop de victimes civiles. Selon les chiffres de l'Unama, 2038 civils ont été tués entre début janvier et fin octobre, contre 1838 durant la même période de l'année précédente. L'ONU annoncera, début janvier, les chiffres globaux pour l'ensemble de l'année 2009. Ils pourraient dépasser ceux de l'année 2008, qui avait vu une hausse brutale de 40% du nombre de civils tués (2118) par rapport à 2007. Depuis le début de l'année, 69% des victimes (1404) ont péri dans des attentats, attaques et assassinats perpétrés par les insurgés, selon l'ONU, soit une augmentation probable par rapport à 2008 où 55% des civils tués avaient péri de la main des «éléments anti-gouvernementaux». Par ailleurs, 468 autres Afghans ont été tués par les forces afghanes et les troupes étrangères (Otan et coalition américaine), notamment dans des bombardements visant des rebelles. Et 166 personnes ont été tuées par d'«autres acteurs» qui n'ont pas pu être identifiées (insurgés, armée, police), selon l'Unama. Les civils sont les premières victimes des bombes artisanales posées par les rebelles pour frapper convois et patrouilles militaires. Depuis trois ans, la rébellion menée par les taliban a gagné du terrain en dépit de l'augmentation régulière du nombre de soldats étrangers, qui atteint aujourd'hui 113.000, dont environ 71.000 Américains, avant l'arrivée programmée de quelque 37.000 renforts américains et de leurs alliés de l'Otan. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a assuré récemment que la réduction des pertes civiles était «une priorité» des troupes occidentales. Mais les bavures lors des bombardements des forces internationales continuent de provoquer la colère de la population et des autorités afghanes, en particulier du président Hamid Karzaï. «Actuellement, nous menons 60% des opérations, notre armée fait 60% des opérations et là où l'armée afghane mène l'opération, les pertes civiles sont moins élevées que là où nous ne les menons pas», a ainsi accusé hier le porte-parole de la présidence afghane, Waheed Omar. Lundi, M.Karzaï avait accusé les forces internationales d'avoir tué dix civils, dont huit écoliers, samedi dans l'est du pays. «Le président a condamné fermement l'incident. Plus d'efforts doivent être faits pour empêcher ce genre d'incidents», a souligné hier son porte-parole. «La question des pertes civiles ne sera jamais retirée des priorités du gouvernement. Nous parlerons de cela à la conférence de Londres (le 28 janvier). Un des moyens qui aiderait à éviter ces pertes civiles serait de mettre en pointe les forces afghanes de sécurité», a-t-il ajouté. De son côté, l'armée américaine a vu le nombre de ses soldats tués en un an doubler en 2009. Elle aura perdu cette année pratiquement autant d'hommes que pendant les trois années cumulées de 2005, 2006 et 2007.