Un comportement qui aura valeur d'exemple pour une population plongée dans le doute. La polémique autour du vaccin contre la grippe A subsiste encore. Et c'est au tour du corps médical de s'y mettre. La campagne de vaccination a officiellement commencé hier. Et pour cette première journée, il semblerait que les praticiens de la santé rechignent à se faire vacciner. Hier, au centre installé au service ORL de l'hôpital Mustapha-Bacha, l'engouement n'était pas au rendez-vous. Même si la salle d'attente grouillait de monde, il n'en demeure pas moins que seules 19 personnes du corps médical se sont fait vacciner en fin de matinée. Une tendance confirmée par le Docteur K.H. Cette dernière a fait abstraction de ce qui se dit sur le vaccin pour se faire injecter sa dose. Mais ses collègues n'ont pas franchi le pas. «Aucun n'a voulu se faire vacciner (...) il y a seulement le professeur, le maître-assistant du service où je travaille et moi-même qui avons été vaccinés», a-t-elle indiqué alors qu'elle était en observation. Un comportement qui aura valeur d'exemple pour une population plongée dans le doute. Cette dernière scrute la réaction des professionnels de santé. Cette crainte est peut-être également due au manque de communication au sein même des structures hospitalières, puisque la plupart de ceux qui se sont présentés à la vaccination ne l'ont su qu'à la dernière minute et ce, par le bouche-à-oreille ou à travers les médias. C'est ce qu'a avoué le docteur K.H: «Je ne l'ai su que ce matin. Je l'ai entendu à la radio.» B.A., un autre praticien du secteur, venu se faire vacciner, a indiqué de son côté: «Je l'ai su ce matin par un collègue en arrivant au travail.». A ce propos justement, les médecins exerçant au niveau de cet établissement ont expliqué: «Nous conseillons aux vaccinés de nous contacter dans les 24 ou 48 heures qui suivent la vaccination au cas où ils ressentent des effets indésirables.» Assurant qu'un suivi des plus rigoureux est opéré au niveau des structures de vaccination. La vaccination du corps médical se poursuivra jusqu'au 5 janvier prochain. Ensuite, ce sera au tour des femmes enceintes. Elles se-ront suivies par le personnel assurant le maintien des activités essentielles et stratégiques du pays, viendront ensuite les personnes atteintes de pathologies chroniques. Enfin, ce sera le tour des enfants et adolescents âgés de plus de six mois à 24 ans et l'entourage des nourrissons de moins de six mois. Le reste de la population sera soumis à la vaccination après que toute cette population sensible au virus sera immunisée. S'agissant du dispositif technique, la vaccination se déroulera dans 8000 centres à travers le pays. Ces derniers seront renforcés par la réquisition d'équipes mobiles ainsi que d'autres centres vaccinateurs en cas de besoin.