Les citoyens boudent non seulement les élections mais aussi les élus. Absentéisme, rupture de contact avec la base, manque de confiance, promesses non tenues, nomadisme...autant de maux qui rongent les élus. Ces failles dans la mission de l'élu ont été relevées hier par les participants au séminaire consacré à la relation entre l'élu et l'électeur, tenu au Cercle de l'armée à Beni Messous (Alger). Intervenant à l'ouverture des travaux, le ministre des Relations avec le Parlement, Mahmoud Khedri, a souligné que la relation électeur-élu doit être basée sur une profonde confiance. «La nature de la relation entre l'électeur et l'élu n'est pas uniquement juridique, elle est fondamentalement politique et morale basée sur une profonde confiance», a-t-il dit devant les parlementaires. Le ministre a laissé entendre que ce sujet préoccupe sérieusement le gouvernement. «Pourquoi les citoyens refusent-ils de dialoguer avec les élus?», s'interroge- t-il en mettant l'accent sur la nécessité de revoir cette relation. Se référant à la Constitution, le ministre explique qu'il y a des articles qui stipulent clairement que «la souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple qui l'exerce par l'intermédiaire de ses représentants élus et oblige les élus à demeurer fidèles à la confiance du peuple». Le ministre n'a pas nié que la relation électeur-élu est complexe. «Si cette relation est régie par des textes juridiques, il n'en demeure pas moins que les valeurs de patriotisme, de loyauté, d'engagement, d'honnêteté, d'intégrité et de dévouement au service de l'intérêt général, ainsi que d'autres valeurs, en constituent le ciment effectif, devant assurer la continuité de cette relation et l'amener à des niveaux supérieurs», a-t-il souligné, faisant allusion aux élus qui n'assument pas leurs responsabilités. M.Khedri a également fait savoir que cette relation «est de nature dynamique, influencée par les différentes conjonctures que traverse la société, qu'elles soient politique, économique, sociale ou culturelle, voire celles induites par les développements technologiques, particulièrement en matière d'information et de communication». Revenant sur la qualité de la relation entre les électeurs et les élus, M.Khedri a estimé qu'«elle constitue la substance de tout système électoral jouissant d'une grande valeur représentative et d'une haute crédibilité nécessaire à une large légitimité des instances élues». L'objectif de ce séminaire, selon lui, est de mettre le doigt sur la plaie pour identifier les raisons qui sont à l'origine de la rupture de confiance entre l'électeur et l'élu. Le ministre souhaite parvenir à des éléments de réponse à certaines interrogations sur les motifs et l'origine de l'abstention populaire et leur désaffection lors de certaines échéances électorales, locales et nationales. Il a ajouté que les participants tenteront d'analyser et d'expliquer la «fragilité» de la relation électeur-élu et de définir ses causes, soulignant la nécessité de débattre de cette question afin d'éviter qu'elle prenne de l'ampleur. Le vice-président de l'APN, Messaoud Chihoub, est revenu sur le nouveau Code communal et celui de wilaya. Il soutient l'indépendance des élus dans la gestion des affaires locales tout en plaidant pour le maintien du contrôle de l'Etat. «Il faut alléger le contrôle sur les collectivités locales», a-t-il affirmé. Une élue venue de Grande-Bretagne a donné un aperçu sur le modèle de démocratie adopté à Londres. La démocratie participative permet à toutes les parties de s'impliquer dans la gestion des affaire locales.