Le professeur Salah Derradji a remporté, hier, haut la main, l'élection sénatoriale. Il occupera pour les six ans à venir le siège qui revient de droit à la wilaya de Béjaïa dans la deuxième chambre parlementaire. Il permet ainsi au FLN de garder son siège sénatorial. Agé de 48 ans, il sera le plus jeune sénateur. 357 élus locaux sur les 503 ont pris par à ce scrutin boycotté par le FFS, soit un taux de participation de 70,57% comprenant les 6 bulletins nuls. Membre de l'APW, il sera désormais remplacé par Me Sadji Abdelhamid, classé 11e sur la liste du FLN à l'APW, conduite alors par l'actuel nouveau sénateur de Béjaïa. Avec 137 voix, Derradji devance de près de 25 voix le Dr Kessas, candidat du RCD. En troisième position arrive le candidat du RND avec 75 voix. Pointent ensuite et loin derrière, le candidat du FNA et les deux indépendants. Les urnes ont donc rendu le verdict. Un verdict confirmant le pronostic avancé avant le dépouillement. Les deux favoris étaient pratiquement côte à côte jusqu'à la dernière ligne droite qui verra le candidat du FLN creuser l'écart. Le résultat des urnes confirme le retour du FLN sur la scène politique locale puisque l'écart s'est creusé davantage par rapport aux chiffres des dernières élections sénatoriales. Le Front de libération nationale doit cette victoire aux élus indépendants. Ces derniers, majoritairement d'anciens militants du parti de Belkhadem, retrouvent pour ainsi dire la maison mère après une participation aux locales sous la bannière des indépendants. Il y a également l'apport des dissidents du RCD qui ont affiché clairement leur soutien au candidat du FLN. Les partis politiques qui ont bien compté sur leurs troupes, ont beaucoup misé sur les indépendants qui représentent à Béjaïa un large vivier électoral. Au lendemain du dernier scrutin des locales, les indépendants étaient au nombre de soixante dans la wilaya. Depuis, certains ont opéré des passages vers des chapelles partisanes. L'exemple de Abderrahmane Bensebaâ, président de l'APC d'Akbou, en est un. Il a porté les couleurs du RND à ces sénatoriales. Cependant, il faut admettre que la discipline partisane a été, par ailleurs, bien respectée tant chez le FLN que chez le RCD et le RND. Les scores obtenus le confirment parfaitement. Le RCD a récolté 112 voix de ses 113 élus. Le Dr Kessas perd cette élection pour la deuxième fois devant le même FLN. En 2006, il lui manquait une douzaine de voix (89) pour devancer Salah Tazdaït, le sénateur sortant issu des rangs du FLN. Le RND a obtenu un peu plus que les 60 voix partisanes.