La part du marché national publicitaire est estimée à 11,6 milliards de dinars, dont 56% sont détenus par l'Agence nationale d'édition et de publicité. La régulation du marché de la publicité en Algérie est à son balbutiement. Dans ce contexte, l'Agence nationale d'édition et de publicité n'a pas la tâche facile et elle est pointée du doigt. Tout le monde n'est pas d'accord sur les modalités de gestion du marché publicitaire. La répartition de la manne publicitaire est jugée mauvaise. Les professionnels n'ont jamais compris les critères qui ont guidé les choix des responsables d'une institution créée initialement pour assumer les fonctions de régulation. Certaines accusations sont écartées par Azzedine Mihoubi, le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Communication. Il a affirmé jeudi dernier à l'APN qu'«il n'y avait pas de monopole sur le marché de la publicité, libéralisé depuis 22 ans». Le ministre répondait à une question d'un député sur la réglementation du domaine de la publicité et son rôle dans le développement local. M.Mihoubi a précisé que «l'Agence nationale d'édition et de publicité n'exerçait aucun monopole sur le marché de la publicité en Algérie». Il a précisé que «l'agence ne gérait que près de 56% du marché national de la publicité». «Elle gère les annonces à caractère institutionnel ou juridique, mais pas la publicité commerciale», a-t-il souligné. «Sur les 80 quotidiens que compte le paysage médiatique national, 6 seulement sont publics et ne peuvent donc pas monopoliser toute la publicité. Ce sont les 74 journaux de la presse privée qui bénéficient des revenus publicitaires importants», explique-t-il. Concernant le retard accusé dans la publication des appels d'offres dans les journaux, le secrétaire d'Etat l'a imputé à des raisons «purement techniques», liées notamment à l'incapacité de certaines entreprises à faire face au volume important d'annonces qui leur parviennent. Il a également précisé que «certaines entreprises faisaient passer des annonces avant d'autres en fonction de la rapidité du paiement». Afin d'éviter à l'avenir tout dysfonctionnement dans la publication des annonces, M.Mihoubi a affirmé que «l'Anep déployait d'importants efforts pour pouvoir publier l'annonce dans un intervalle de 48 heures après son envoi». Il a précisé que «le gouvernement s'attelait actuellement à la mise à jour des textes juridiques régissant le secteur de la communication, à commencer par le Code de l'information qui constitue le cadre général régissant la pratique de la profession de journaliste et les autres textes s'y rapportant comme les textes relatifs à la publicité». M.Mihoubi a estimé important de «booster» le secteur de la publicité au vu de la dynamique qui marque le secteur économique. Cela implique, a-t-il dit, «un encadrement pour atteindre les objectifs fixés, à savoir libérer le secteur de la publicité, assurer la transparence et la protection du consommateur, adapter les normes à celles en vigueur de par le monde et enfin, lutter contre le monopole dans ce domaine». Pour rappel, la part du marché national publicitaire en Algérie est estimée à 11,6 milliards de dinars, dont 56% détenus par l'Anep. Dans une déclatayion précédente à la presse, M.Mihoubi a fait part de sa volonté d'insuffler une dynamique professionnelle aux différents intervenants dans le marché de la publicité et de la communication. «Nous ambitionnons de mettre en place des textes à même de régir le secteur de la publicité en Algérie et de placer les entreprises activant dans ce domaine sur les rails du professionnalisme», a-t-il mis en exergue.