Vols de commerces, domiciles, voitures, tout passe pour des bandes de malfaiteurs qui semblent agir en toute quiétude. Une bijouterie a été dévalisée en plein jour au centre de la ville commerçante d'Ouzellaguen. Conséquences: des kilos d'or évaporés et un honnête commerçant blessé. Tout récemment, le receveur d'une antenne postale de la même localité a failli payer de sa vie sa vaine tentative de résister au vol du coffre-fort de la poste. Un bijoutier dans la commune de Semaoun n'a dû son salut qu'aux cris de secours de sa mère réveillée par les coups de talon de la victime étouffée à l'étage au-dessus du magasin. Des dizaines de citoyens se réveillent le matin découvrant la disparition de leurs véhicules, y compris parfois dans des garages. Il ne faut surtout pas s'absenter sans prendre soin de laisser un parent dans son domicile, autrement la suite nous est connue. Des méfaits pareils sont légion à Béjaïa. Vols de commerces, domiciles, voitures, tout passe pour des bandes de malfaiteurs qui semblent agir en toute quiétude. La manière avec laquelle ont été menés les deux derniers cambriolages à Ouzellaguen pousse à l'inquiétude. Selon les recoupements d'informations en notre possession, des individus encagoulés ont montré leurs armes avant de s'introduire dans la bijouterie. Ils n'hésiteront pas à blesser le propriétaire. Les assaillants accompliront tranquillement leur forfait avant de s'évaporer dans la nature. Un scénario habituel, en somme, qui se poursuit par l'alerte des services de sécurité et des pompiers. Quadrillage des lieux, constatation des faits, ouverture d'enquête. Et, souvent, on ne connaîtra pas la fin du scénario. Parfois, un rebondissement portant sur l'interpellation d'individus supposés partie prenante d'un vol est savamment distillé. C'est le cas concernant l'antenne postale située dans la périphérie de la même commune. Mais ce n'est pas celui du crime commis en plein jour au boulevard Amirouche sur un autre bijoutier. Ce n'est pas non plus le cas du médecin assassiné dans son cabinet. Plusieurs mois après les forfaits, rien n'est venu éclairer les familles des victimes en particulier et l'opinion publique, en général. Des dizaines d'agressions, de vols et de meurtres ne sont pas élucidés dans plusieurs régions de la Basse Kabylie. Pourtant, dans leurs bulletins hebdomadaires, les services de sécurité font part d'interpellations qui se chiffrent par dizaines. Lorsqu'on interroge certains responsables sur ce constat alarmant, on nous fait souvent part du manque d'effectif, d'un effectif trop occupé à gérer la circulation automobile. Souvent victimes de cambriolages et de diverses agressions, les habitants de la localité d'Ouzellaguen en sont arrivés, hier, à s'interroger sur l'utilité de la nouvelle Sûreté de daïra, ouverte récemment. Eu égard à la manière avec laquelle les méfaits se sont déroulés, l'interrogation est légitime et soulève l'inquiétude au sein de l'opinion locale. Comme d'habitude, les ser-vices de sécurité ne sont intervenus qu'après l'alerte donnée par les citoyens.. S'il y a quelques années, l'insécurité était imputée aux événements du Printemps noir marqué notamment par la mise en quarantaine des services de sécurité, aujourd'hui, rien ne peut expliquer cette facilité avec laquelle les bandits agissent. Rien ne peut, non plus, expliquer la recrudescence sans précédent des vols, agressions, hold-up, homicides...dans toutes les localités.