Dans le cadre de la lutte contre le banditisme suburbain, et du 1er janvier au 31 août de l'année en cours, les éléments de la Gendarmerie nationale ont procédé à l'interpellation de 1 046 personnes, dont 458 faisant l'objet de recherche par leurs services et ceux de la police. Ces personnes ont été écrouées pour les chefs d'inculpation de vol aggravé avec agression physique, vol par effraction, association de malfaiteurs, port d'armes prohibé, trafic de drogue et ivresse manifeste sur la voie publique. Parmi les 458 incarcérations ordonnées par le tribunal d'Es Seddikia, 398 concernent des inculpés pour vol par effraction, un chiffre en nette progression malgré le dispositif sécuritaire mis en place par les différents services de la Gendarmerie nationale. Selon des sources proches du commandement de la Gendarmerie nationale, les logements et les commerces sont devenus la cible quotidienne des cambrioleurs qui osent agir en plein jour. À présent, la seule évocation de certains lieux provoque une sensation de rejet, justifiée par les innombrables agressions et les infractions perpétrées par des bandes de hors-la-loi. Ainsi haï Bendaoud passe pour être la zone la mieux visitée parce que mal éclairée et que les possibilités sûres de repli sont nombreuses. Outre le bilan des délits de la Gendarmerie nationale arrêté à la fin du mois d'août, un constat chiffré de cambriolages a été enregistré durant la troisième semaine du mois en cours où plusieurs maisons ont été dévalisées. Les malfrats, dont certains semblent jouir d'une certaine complicité, arrivent toujours à prendre la fuite aussitôt leur forfait accompli. Les dédales de ce populeux quartier sont, pour ainsi dire, “contrôlés” par des bandes de voyous qui n'hésitent pas à faire usage d'arme blanche. Dans cet ordre d'idées et à quelque temps d'intervalle, des maisons seront visitées par la voie des terrasses. On démontera de la même manière les tuiles et on se laissera glisser dans le commerce ou l'atelier. Même les commerçants ont fait les frais des bandits qui ne reculent devant rien pour se remplir les poches. Plusieurs commerçants ont été, en effet, agressés par ces bandits qui n'hésitent pas à utiliser des armes à feu pour accomplir leur besogne. Un commerçant activant dans le quartier de haï Bendaoud témoigne : “J'ai été victime d'une agression à main armée à l'intérieur même de mon magasin. Les bandits encagoulés se sont emparés de 14 millions de centimes avant de prendre la fuite à bord de mon véhicule qu'ils ont abandonné à proximité de l'autoroute Oran-Arzew.” M. Rachid a cessé toute activité commerciale depuis cette agression. Nous apprendrons de sources sécuritaires que ces malfrats, au nombre de quatre, ont été récemment neutralisés par les éléments de la gendarmerie de Sidi El Bachir. Devant cet état de fait alarmant, des commerçants et des citoyens ont alerté les pouvoirs publics sur leur situation peu enviable qui risque d'empirer à l'approche du mois de ramadan. “Les agressions en tous genres redoublent d'intensité durant le mois de jeûne. Les bandits n'épargnent personne”, affirme ammi Abdallah, un habitant de haï Bendaoud. Les services de sécurité, quant à eux, restent résolument décidés à endiguer ce fléau. “Nous sommes à pied d'œuvre 24h/24. Nous avons mis sur pied une brigade de proximité qui veille désormais sur les biens et les personnes”, nous affirme un responsable de la Gendarmerie nationale. Selon les mêmes sources, les services de lutte contre le banditisme suburbain viennent de procéder à l'interpellation de 307 malfaiteurs, dont 103 ont été écroués. Les mêmes sources font état de la neutralisation de 2 bandes constituées respectivement de 7 et 9 malfrats, auteurs de plusieurs agressions à haï Bendaoud et à haï El Louz. Concernant ce dernier quartier, des bandits constitués en réseaux tendaient des embuscades aux femmes et aux personnes isolées auxquelles ils arrachaient leurs biens après les avoir violemment agressées. Des automobilistes ont également été agressés avec une rare sauvagerie. Plusieurs d'entre eux ont même été délestés de leur voiture et détroussés de leur argent. Dans la plupart des cas, les bandits sont vite appréhendés par les services de la gendarmerie et la totalité ou une partie des biens volés rendus à leurs propriétaires. B. GHRISSI