Les investissements destinés à la production de l'énergie électrique atteindront quelque 3000 milliards de DA à l'horizon 2019. 300 milliards de dinars. Tel est le montant des dettes de Sonelgaz. Groupe public par excellence de l'électricité et du gaz, cette société est considérée aujourd'hui comme l'une des plus endettées du pays. Toutefois, son P-DG, M.Nourredine Bouterfa, ne semble pas inquiet outre mesure et qualifie cette dette de supportable. «Devoir de l'argent à une banque est certes une contrainte, mais personnellement, je n'en ferai pas un point capital parce que nous comptons sur l'assistance de l'Etat», a avoué M.Bouterfa, hier, lors de son intervention sur les ondes de la Radio nationale. Ce qui laisse entendre que les pouvoirs publics sont, de nouveau, appelés à la rescousse en mettant la main à la poche pour aider cette société dont l'endettement global a augmenté de 50% en 2008. La situation financière n'est pas reluisante. Ainsi, les dettes d'investissement ont connu une hausse de 41% à cause de la mobilisation de nouveaux crédits, notamment les emprunts obligataires estimés à 30 milliards de dinars, soit une hausse de 52% et les emprunts bancaires évalués à 75,6 milliards de dinars, soit une hausse de 46%. Pour ce qui est des dettes envers les sociétés apparentées, elles s'élèvent à 40,3 milliards de dinars, tandis que la dette externe se situe toujours à quatre milliards de dinars. Un probable effacement de ces dettes n'est pas à écarter. A ce propos, le P-DG de Sonelgaz s'est contenté d'affirmer que les dossiers sont entre les mains des services compétents. Dans le même contexte, M.Bouterfa a évoqué un autre problème qui, selon lui, constitue une source de perte pour le groupe. Il s'agit des retards enregistrés quant au paiement des redevances qui coûtent à l'entreprise en intérêts bancaires quelque 1,5 milliard de dinars par an. Jusqu'à présent, le cumul des créances est de l'ordre de 30 milliards de dinars auprès, notamment des clients de la basse tension, selon les chiffres fournis, il y a un mois, par le P-DG. Ce dernier n'a pas hésité à pointer du doigt le consommateur. Selon lui, «nous sommes de grands consommateurs alors que la production est insuffisante». Ce responsable ne comprend pas «pourquoi le client consomme un produit alors qu'il juge son coût très élevé», le palliatif est tout distingué. Pour lui, «nous n'avons pas encore atteint les prix qui dissuadent le consommateur de ne pas économiser». C'est, au demeurant, un appel à peine voilé pour augmenter les prix de l'électricité surtout et du gaz. D'autre part, le P-DG de Sonelgaz a avancé que le groupe compte exporter de l'électricité vers l'Europe, notamment l'Espagne. «Nous avons introduit une demande et nous attendons la réponse officielle des autorités espagnoles», a-t-il déclaré tout en se montrant optismiste quant à l'issue de cette démarche. «Nous avons déjà une réponse verbale positive de la part des autorités espagnoles, nous attendons une réponse écrite», a-t-il expliqué, tout en reconnaissant les difficultés de s'installer en Espagne, en partenariat avec l'Office national de l'électricité du Maroc. Ce dernier représente également une opportunité potentielle de développer les exportations dans ce domaine. «Il y a probablement des opportunités avec le Maroc pour exporter une partie de notre production», a-t-il dit, soulignant qu'«il existe un potentiel de 400 MW au moins jusqu'à 2012.» Par ailleurs, la promotion de l'énergie solaire en Algérie est l'un des projets sur lequel table Sonelgaz. M.Bouterfa a indiqué que la mise en place des moyens de conversion permettra le développement de la production des panneaux photovoltaïques destinés à la construction de petites centrales électriques et également au grand public. «Nous travaillons pour favoriser le solaire en Algérie et nous anticipons en intégrant la production nationale dans la production des équipements solaires», a-t-il expliqué. Pour le financement de cette brassée de projets, il a indiqué que le groupe prendra en charge 20 à 30% du capital et le reste sera financé par des banques. Pour ce qui est d'un préjudice apporté à la Sonelgaz en matière d'endettement, il a ajouté que «chaque projet est en lui-même rentable, c'est pourquoi il ne suffit pas d'engager un projet mais de le terminer». Enfin, les investissements destinés à la production de l'énergie électrique atteindront quelque 3000 milliards de dinars à l'horizon 2019. A ce sujet, M.Bouterfa a annoncé que «près de la moitié de ce montant, soit 1200 milliards de dinars, seront investis vers 2015-2016».