Le siège communal est depuis sous scellés. Le maire a rendu le tablier tandis que l'opposition demande l'organisation d'une nouvelle élection. Vingt-quatre heures après la démission du maire, la municipalité d'Akbou vit une manifestation de rue intimement liée à la crise qui secoue l'assemblée locale depuis des mois. Le mouvement associatif qui s'est contenté jusque-là du rôle de médiateur entre les deux parties, passe à l'action en renvoyant, désormais, dos à dos tout le monde. Hier, les associations, partie prenante de la marche de protestation qui s'est ébranlée du stade des Martyrs d'Akbou jusqu'à la place colonel Amirouche, ont décidé de fermer la mairie jusqu'à l'aboutissement de leur revendication: «Le départ de l'ensemble des élus.» Le feuilleton de la municipalité d'Akbou se poursuit et les deux derniers épisodes sont, le moins qu'on puisse dire, mouvementés. Un maire qui rend le tablier et une population qui demande le départ de tous les élus. Depuis hier, le siège communal est sous scellés. Il le restera jusqu'à nouvel ordre. Le mouvement associatif entend maintenir le siège jusqu'à ce que la wilaya accède à sa revendication, à savoir la dissolution de l'assemblée. L'organisation de nouvelles élections locales reste la solution la plus partagée présentement à Akbou. C'est même l'unique solution à même de venir à bout des blocages qui minent encore sept communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa. Le Code communal le permet. Alors pourquoi temporise-t-on? La commune d'Akbou est un exemple qui illustre tant d'énergie perdue alors que la solution est toute prête. La dernière session de l'assemblée a été marquée par la démission du maire, contesté par l'opposition. Mais voilà que l'opposition oppose son refus. M.lskounen, élu du FLN, estimait, avant-hier, que «la démission n'est pas la solution idoine telle que revendiquée par l'opposition, mais l'organisation d'un nouveau scrutin partiel». Les six élus de l'opposition se sont réunis avant-hier soir pour discuter des suites à donner à cette évolution. Deux élus du FLN, deux du FFS, un du RND et un autre élu du RCD, s'en remettent à l'administration. Les opposants à la majorité aux commandes de l'APC drivée par Abderrahmane Bensbaâ, candidat malheureux aux dernières sénatoriales, réitèrent la nécessité d'organiser de nouvelles élections. Voilà qui réunit tout le monde. La balle est dans le camp de la wilaya. Le chef de l'exécutif a tenté de ressouder les rangs de l'assemblée en convoquant sa composante au siège même de la wilaya. En vain. Aujourd'hui, le collectif des associations de la commune d'Akbou parle d'une «situation peu enviable dans laquelle se débat la localité depuis pratiquement les dernières élections municipales». Tout en rappelant l'échec des tentatives locales pour amener à la table des négociations l'exécutif communal et l'opposition, le mouvement associatif fait un constat amère dans lequel près de 60.000 âmes sont prises en otage et le développement hypothéqué. Dégradation des quartiers, absence d'hygiène et d'eau potable, absence d'infrastructures et d'activités culturelles, risque imminent de dissolution des différents clubs de la commune, autant de signes qui ne trompent pas sur la déchéance de la commune, estime en substance, le collectif des associations. Devant la persistance des élus à mettre l'intérêt de la commune au-dessus de toute considération, le collectif est plus que déterminé à aller de l'avant en engageant des actions d'envergure avec le soutien de la population jusqu'au règlement définitif du conflit.