Annonce et contre-annonce de plan de paix, les Etats-Unis n'en finissent pas d'avancer en reculant sur la question de la création de l'Etat palestinien. Les Etats-Unis envisagent un calendrier de négociations entre Israël et les Palestiniens visant à conclure une paix en deux ans, a confié, jeudi, un haut responsable américain, alors que Washington tente de reprendre l'initiative pour relancer un dialogue enlisé. «Nous pensons que la négociation ne devra pas durer plus de deux ans (...) une fois commencée, nous pensons qu'elle peut aboutir dans ce délai», a déclaré l'envoyé spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell, dans un entretien à la chaîne publique PBS. «Nous espérons que les parties seront d'accord», a-t-il ajouté. «Personnellement, je pense que cela peut être fait plus vite». Les propos de M.Mitchell font écho à des informations du quotidien israélien Maariv, qui évoquait lundi un futur plan de paix américain visant à un accord sur la question des frontières en neuf mois et à un règlement final en deux ans. Le premier délai de neuf mois, d'après Maariv, est d'obtenir un accord sur les frontières avant l'expiration d'un moratoire sur les colonies juives, de manière à ce que les implantations futures aient lieu à l'intérieur de frontières reconnues par les deux parties. L'accord serait assorti d'un échange de terres. Les pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens ont cessé depuis l'agression de Ghaza par l'armée israélienne, en décembre 2008. Après avoir défendu l'idée que la négociation ne pourrait reprendre qu'après l'annonce d'un gel total de la colonisation, l'administration Obama avait remis graduellement l'accent sur l'idée que les sujets les plus litigieux entre Israël et les Palestiniens, notamment la question territoriale et celle du statut de Jérusalem-Est, devaient être négociés en dernier, dans le cadre d'un règlement final du conflit. Fin octobre, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, a ainsi suscité l'émotion des Palestiniens en qualifiant de «sans précédent» une offre israélienne de gel partiel de la colonisation. Elle s'est heurtée au refus ferme du président palestinien, Mahmoud Abbas. Celui-ci a d'ailleurs répété ces derniers jours, qu'il ne discuterait pas avec Israël avant un gel complet de la colonisation. Deux mois après, et alors qu'aucun progrès n'a été enregistré, la chef de la diplomatie américaine devait évoquer hier la question du Proche-Orient avec Nasser Jawdeh et Ahmed Aboul Gheit, ses homologues jordanien et égyptien. Elle sera accompagnée de George Mitchell, qui s'envolera ensuite demain pour l'Europe, à la rencontre des partenaires européens du Quartette pour le Proche-Orient (Union européenne, Etats-Unis, Russie et ONU). Il pourrait aborder, lundi à Paris, la proposition française d'une conférence internationale à Paris sur le Proche-Orient, que la France veut tenir en janvier, mais pour laquelle aucune échéance n'a été fixée. De source française, il s'entretiendra mardi à Bruxelles avec l'émissaire du Quartette, Tony Blair, les ministres français et espagnol des Affaires étrangères, Bernard Kouchner et Miguel Angel Moratinos, et la nouvelle chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton. «Nous avons nos idées et nous sommes désireux de les partager», a plaidé jeudi Philip Crowley, le porte-parole du département d'Etat. «Le premier pas du processus est, à l'évidence, de ramener les deux parties à des négociations formelles, et aussi de trouver des manières variées de traiter les problèmes très concrets», a-t-il poursuivi.