Ce débrayage risque de perturber sérieusement l'année universitaire. Le syndicat des transporteurs de Béjaïa affilié à l'Union nationale des transporteurs algériens monte au créneau pour défendre ses adhérents victimes d'une mise à l'écart peu orthodoxe de la part de la direction des oeuvres universitaires. Les transporteurs universitaires de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa ne décolèrent toujours pas. Dans une déclaration sanctionnant une réunion de son bureau de wilaya, tenue le 12 janvier dernier, le syndicat de wilaya lance un préavis de grève illimité à partir du dimanche 24 janvier prochain. Après les réunions de négociations engagées entre le syndicat des transporteurs et la direction des oeuvres universitaires sous l'égide des autorités de wilaya et la direction des transports, le syndicat demande l'annulation pure et simple du marché portant désignation des transporteurs des étudiants pour l'année universitaire en cours, d'une part, et exige la reprise des transporteurs universitaires injustement écartés lors du choix effectué par la commission des marchés, d'autre part. «Nous exigeons l'annulation dudit marché qui est entaché de plusieurs irrégularités quant aux conditions et autres critères d'éligibilité à la soumission d'une part et la reprise des 93 bus de Béjaïa injustement écartés par la direction des oeuvres universitaires», indique Boudraâ Riadh, secrétaire de wilaya dudit syndicat, avant de souligner: «Comment peut-on accepter des soumissionnaires à 10.500 DA/j et 9000 DA/j et rejeter ceux de 7000 DA avec les mêmes qualités de bus d'une part et accepter la soumission de quelqu'un qui a été retenu l'année dernière avant de se désister alors que la réglementation stipule une suspension de toute soumission pour une période de trois ans en cas de désistement. Il y a tout simplement anguille sous roche dans cette affaire.» Aussi, le syndicat des transporteurs tient à dégager toute responsabilité quant à la situation qui en découlera. «La balle est désormais dans le camp des autorités concernées. Après plusieurs réunions où nous leur avons démontré avec preuves toutes les anomalies, l'ultime recours est la grève», avertit-il. Pour rappel, la grogne des transporteurs tire son origine du marché conclu par la direction des oeuvres universitaires avec deux propriétaires extérieurs à la wilaya, l'un de Sétif avec 25 bus et l'autre de Oued Souf avec 6 bus. Ce qui a mis à l'écart les transporteurs issus de la wilaya de Béjaïa. En outre, depuis le déclenchement de cette affaire, beaucoup d'irrégularités non conformes au Code des marchés ont été décelées, notamment la non-possession de 25 bus neufs comme présenté dans la soumission. «Le transporteur de Sétif a soumissionné pour 25 bus neufs avec la disposition d'un parc et d'un atelier de réparation à Béjaïa, en fin de compte il se présente avec 11 bus dont cinq datant de 1987, c'est-à-dire vieux de plus de 15 ans. Alors qu'on a écarté les transporteurs de Béjaïa qui ont des bus de 2005, 2006 et 2007», affirme un groupe de transporteurs avec beaucoup d'amertume, avant d'ajouter: «Nous n'accepterons jamais ce marché qui reste des plus douteux sur plusieurs plans. On est écartés parce qu'on n'a pas accepté de glisser la pièce. La corruption est devenue une monnaie courante de nos jours.» Pour faire entendre leur cause et se faire rétablir dans leurs droits, les transporteurs de Béjaïa envisagent de durcir leur protestation en allant jusqu'à bloquer l'accès au chef-lieu de wilaya et aux deux campus universitaires. Par ailleurs, toutes nos tentatives d'entrer en contact avec M.Athmane, directeur des oeuvres universitaires de Béjaïa, sont restées vaines.