Les pressions s'accentuent sur le gouvernement marocain afin qu'il consente l'organisation d'un référendum. L'Espagne et la Grande-Bretagne ne comptent pas laisser le conflit entre le Sahara occidental et le Maroc traîner davantage sans réagir. C'est la situation des droits de l'homme au Sahara occidental qui préoccupe le gouvernement britannique et c'est ce qu'il a clairement exprimé au Maroc. L'Espagne ne s'arrête pas là. Elle appelle à une solution pour aboutir à l'autodétermination du peuple sahraoui. Saisissant au vol cette proposition, le Front Polisario a appelé l'Espagne à joindre l'acte à la parole en oeuvrant à l'organisation d'un référendum d'autodétermination. En tout cas, le problème a été cette semaine encore au centre de l'actualité à l'occasion de la visite du président de la République en Espagne. L'Algérie et l'Espagne ont réitéré leur volonté de poursuivre leurs efforts afin de parvenir à une solution juste, qui puisse garantir l'autodétermination du peuple sahraoui. La solution escomptée dans le cadre des Nations unies devrait être mutuellement acceptable pour le Maroc et le Front Polisario. Ce sont là les termes d'une déclaration commune sur le dossier. Les deux capitales encouragent l'envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies, M.Christopher Ross, à poursuivre le travail durant 2010, tout en maintenant leur soutien à ses efforts pour régler le conflit. L'envoyé spécial de Ban Ki-moon est en train de s'activer pour mettre sur pied une seconde réunion informelle après celle d'août dernier en Autriche. L'annonce était faite le 22 décembre 2009 par l'ONU. Le cinquième round de négociations entre le Maroc et le Polisario se précise. Trois jours avant le dénouement de l'affaire Aminatou Haïdar, le secrétaire général de l'ONU avait annoncé que le Maroc et le Front Polisario n'étaient pas opposés au principe de la programmation d'une réunion préparatoire en vue d'un 5e round de négociations directes. «Le cinquième cycle des négociations doit se tenir dans les plus brefs délais, car il faut des progrès dans les pourparlers. Nous devons créer une certaine confiance politique entre les parties concernées. Je continuerai à promouvoir le processus de négociations au Sahara», avait affirmé Ban Ki-moon le 14 décembre dernier. Le coup de pouce au processus de mise en oeuvre de la tenue d'un référendum, qui permettrait au peuple sahraoui de s'exprimer librement sur son destin, de Abdelaziz Bouteflika et de José Luis Zapatero tombe à point nommé. La position du gouvernement espagnol à propos de ce dossier, surtout depuis l'affaire de la militante sahraouie qui fut expulsée vers l'île de Lanzarote, semble avoir évolué favorablement sous la pression de la société civile et du Parlement espagnols. Les élus avaient voté une motion en faveur de la revendication de la militante sahraouie des droits de l'homme. Ils avaient pressé le gouvernement de M.Zapatero de redoubler d'efforts politiques et diplomatiques pour permettre à Mme Haïdar de retourner dans son foyer et rejoindre sa famille. Quelques jours plus tard, c'est le ministre espagnol des Affaires étrangères qui a apporté un démenti formel aux prétendues positions pro-marocaines de son gouvernement. Le ministère des Affaires étrangères n'a réalisé aucun acte de reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ni procédé à aucune évaluation juridique sur le fait que le Maroc exerce, de facto, une quelconque compétence sur ce territoire, avait tenu à souligner Miguel Angel Moratinos. Les divergences entre l'Espagne et l'Algérie au sujet du Sahara occidental, qu'a soulevées le président de la République dans une interview accordée au quotidien El Pais et publiée en mars 2007, semblent avoir été surmontées. «Nos positions sur le dossier du Sahara divergent quelque peu. Nous avons toujours dit à nos amis espagnols qu'ils ont tout à gagner à assumer leur responsabilité morale et historique sur cette question en contribuant activement à rétablir le peuple sahraoui dans son droit légitime à décider démocratiquement de son destin», avait répondu Abdelaziz Bouteflika au journaliste qui le questionnait à ce sujet..