Par la voix de son ministre d'Etat britannique aux Affaires étrangères, chargé du Proche-Orient, de l'Afrique du Nord et de la Sécurité internationale, Kim Howells, la Grande-Bretagne a réaffirmé sa position en faveur d'“une solution juste et durable” au conflit du Sahara occidental qui “prévoit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination”. Interrogé par le député travailliste, Jeremy Corbyn, sur l'existence d'une éventuelle initiative au niveau des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara Occidental, Howells a indiqué que “le Royaume-Uni appuie les efforts du secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel au Sahara occidental, Peter Van Walsum pour aider les deux parties à parvenir à une solution juste et durable ainsi qu'à un règlement politique acceptable qui prévoit l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. Le diplomate britannique rappellera à l'occasion qu'en “octobre 2003, le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté à l'unanimité la résolution 1720 portant renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) jusqu'au 30 avril 2007”. Il ne manquera pas de souligner que “le gouvernement britannique avait soutenu cette résolution et continuera à encourager l'ensemble des parties à coopérer avec les Nations unies”, relevant toutefois qu'“il n'existe aucun plan en vue de la tenue d'un référendum dans un avenir proche”. Ces déclarations ne constituent pas un fait nouveau, car Londres a toujours eu une position constante du Royaume-Uni en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui, déjà réaffirmée par le passé par la voix de M. Howells, avait été au centre d'un débat historique à la Chambre des Communes en octobre 2006. Le dernier rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le monde publié par le Foreign Office a réitéré cette position de principe. Il y a lieu de souligner que les déclarations de Kim Howells revêtent un intérêt particulier car elles interviennent au moment où Rabat cherche de s'allier de nouveaux Etats membres permanents au Conseil de sécurité pour donner du crédit à son plan d'autonomie au Sahara occidental. D'ailleurs et dans le même ordre d'idées, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a réaffirmé jeudi à Madrid le principe de l'autodétermination dans toute solution au conflit du Sahara occidental. Selon lui, toute proposition dans le conflit du Sahara occidental doit tendre à trouver une solution définitive, politique, durable, mutuellement acceptable et qui assume le principe de l'autodétermination. Moratinos a également ajouté que toute proposition doit s'inscrire dans la dynamique de dialogue entre les parties et dans le cadre des Nations unies. Il conclura en précisant que le gouvernement espagnol a travaillé activement pour dépasser la situation de blocage dans laquelle se trouve en ce moment le conflit du Sahara occidental. Poursuivant ses manœuvres dans le but d'imposer son plan d'autonomie, le Maroc a affirmé qu'un “très important” responsable sahraoui a eu “une rencontre de plus de deux heures” avec des responsables du régime colonial marocain pour discuter du projet d'autonomie. Réagissant à cette information, le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario ont indiqué qu'ils “n'ont eu aucune rencontre avec le Maroc et le projet de Rabat est un non-événement”. Une source autorisée du ministère de l'Information sahraoui, a déclaré que “la RASD et le Front Polisario nient catégoriquement, et affirment n'avoir pas eu de rencontre, nulle part au monde, avec les représentants du Maroc pour discuter de quoi que ce soit. Le Maroc est, certes, en mal de soutien dans sa nouvelle fuite en avant, mais le peuple sahraoui rejette et fera face à l'entreprise coloniale marocaine en cours”, a ajouté la même source. K. ABDELKAMEL