La porte-parole du parti a appelé à la désignation d'un médiateur pour désamorcer la situation qui se complique. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a qualifié hier la situation prévalant dans le conflit opposant les travailleurs de la Snvi à la fois, à la Centrale syndicale et à la direction de l'entreprise, de «dérapage résultant des manipulations des acteurs politiques». Ces derniers, sans que ceux-ci ne soient cités «infiltrent et chevauchent le mouvement des travailleurs», selon la première responsable du PT. Sans clarifier sa thèse, la secrétaire générale du PT a reconnu toutefois, que les travailleurs sont laminés par la dégradation du pouvoir d'achat. Cette impasse dans laquelle se trouve le mouvement «ne sert pas l'intérêt des travailleurs ni celui du gouvernement», a estimé Mme Hanoune, qui appelle à la désignation d'un médiateur pour désamorcer la situation qui se corse davantage. «Il est tout à fait légitime que les travailleurs revendiquent. Cependant, ceux qui cherchent à nuire seront dévoilés», a-t-elle déclaré, s'exprimant hier à l'ouverture de la réunion avec les responsables des sections de la wilaya d'Alger de son parti. «Si les travailleurs ont droit à la grève, faudrait-il pour autant que ces derniers puissent avoir le droit à la négociation et la discussion», a noté la secrétaire générale du PT. En énumérant les revendications des travailleurs de la Snvi à savoir «les salaires, les conditions de travail, le pouvoir d'achat, la retraite anticipée», Mme Hanoune estime que «concernant la retraite anticipée, l'âge de départ à la retraite, les annuités, nous pensons qu'il doit y avoir des normes puisque chaque branche d'activité a ses particularités. Cela est d'autant légitime que la retraite anticipée n'est pas le choix des travailleurs algériens, mais une directive imposée par le FMI à l'orée de la restructuration industrielle». Et celle-ci de souligner: «Autant il était juste de corriger la réorientation économique pour relancer l'industrie et l'agriculture et les services, autant il est aussi juste d'établir la réglementation au bénéfice des travailleurs en tenant compte de la particularité de chaque branche.» Dans sa première sortie de 2010, la responsable du PT a remis en cause les derniers chiffres relatifs au chômage publiés par l'Office national des statistiques (ONS). Mme Hanoune a ainsi déploré que l'Office ait comptabilisé également les postes saisonniers, indiquant: «Il (l'ONS) considère que celui qui travaille une fois par semaine, vend n'importe quoi dans la rue, n'est pas un chômeur.» A ce rythme «on aurait même besoin d'importer la main-d'oeuvre étrangère», poursuit la conférencière. Sur un autre plan, tout en appelant à l'indépendance de la justice et la consécration du principe de la présomption d'innocence, la responsable du PT s'est faite l'avocate du secrétaire général du ministère des Travaux publics mis sous mandat de dépôt pour une affaire liée à la corruption. Le mis en cause dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest «n'est qu'un bouc émissaire» aux yeux de l'oratrice. «Son dossier est vide», ajoute-t-elle d'autant plus que, selon Mme Hanoune, toutes «les accusations portées contre lui ont été levées» relève-t-elle. En décodé, les vrais coupables sont ailleurs, selon Hanoune. Auparavant, la conférencière a estimé que «ceux qui ont commis des délits d'initié en vendant les renseignements économiques classés secrets aux multinationales, doivent payer». La secrétaire général du PT n'a pas manqué de saluer la discipline de ses militants lors des dernières sénatoriales partielles. Cependant, constate-t-elle «des sommes faramineuses ont été mobilisées par quelques candidats pour l'achat de voix». Cela confirme, selon elle «l'obsolescence des deux chambres». Par ailleurs, la responsable du PT souhaite que l'année 2010 soit celle de la clarté et de la clarification. Enfin, le PT compte renforcer son potentiel de militants.