L'accord signé entre le PT et le RND contient une clause sur les libertés syndicales. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, s'est prononcée hier, encore une fois, à propos de la grève des enseignants. «Le ministre de l'Education n'a pas agi de son propre chef, on lui a forcé la main pour signer un ultimatum de terreur et digne du temps de guerre.» C'est ce qu'elle a affirmé hier au terme des travaux du comité central de sa formation. L'ordre du jour des travaux et les débats se sont totalement focalisés sur l'unique point relatif à la crise que traverse le secteur de l'éducation, selon l'oratrice. La conférencière fera savoir que «ceux qui ont poussé Benbouzid à rendre public ce genre de communiqué sont ceux-là mêmes qui cautionnent le dérapage afin de bloquer le processus de redressement national». Les exemples de remise en cause de la nouvelle tendance du gouvernement, initiée dans le sillage de l'adoption de la loi de finances complémentaire 2009 ne manquent pas, ajoute-t-elle. Toutefois, l'oratrice qui qualifie la situation actuelle «d'étrange», balaie d'un revers de la main la thèse d'un conflit au sommet de l'Etat. «On s'en tient aux données concrètes et vérifiables par nos propres sources», dit-elle. La décision arbitraire qui touche des milliers d'enseignants et la répression qui s'abat sur eux prouvent que «des considérations politiques priment le principe du droit à la grève, les négociations et le dialogue serein», ajoute-t-elle. Ce sont des conditions «floues qui renvoient à des contradictions au sein du gouvernement», ajoute-t-elle. Le bicaméralisme et le bicéphalisme prévalant au niveau des institutions de l'Etat sont des données obsolètes, explique-t-elle. «Nous persistons dans notre appel au Premier ministre pour stopper la dérive vers l'inconnu», soutient-elle. «Qu'il s'exprime par un signal à l'adresse des enseignants», indique-t-elle. «L'accord politique signé avec le RND n'a rien à voir avec notre appel», argumente-t-elle encore. Elle ajoute que «parmi les 9 points de l'accord, certains sont relatifs au respect des libertés syndicales». Même le ministère de la Justice n'est pas épargné par la responsable du PT. La justice doit d'abord balayer devant sa porte. «Elle doit se déjuger de ces décisions arbitraires qu'elle a prononcées», selon elle. Dans ce contexte, Mme Hanoune cite l'exemple d'un juge d'instruction qui serait impliqué dans la corruption mais qui aurait obtenu une promotion. La secrétaire générale du PT déplore le fait que la justice, qui a du pain sur la planche avec les dossiers de la corruption et du terrorisme, intervienne dans une affaire qui ne la concerne pas. Mme Hanoune, persuadée que son appel sera enregistré, est optimiste. L'ouverture des dossiers de la corruption pourra faire bouger les choses, dit-elle. La secrétaire générale du PT a exhorté, hier, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à intervenir pour désamorcer la crise de l'éducation qu'elle a qualifiée d'une «autre bombe». «Intervenez M.Ouyahia, pour stopper cette dérive», a-t-elle lancé à l'adresse du Premier ministre ajoutant que le pays «n'est pas en guerre», faisant allusion à l'ultimatum du ministre de l'Education nationale à l'encontre des enseignants.