Le suicide est choisi ces derniers temps en Algérie en général, et en Kabylie, en particulier, comme la solution idoine ou plutôt comme l'ultime recours. Devenu l'un des principaux réalisateurs de films kabyles et animateur de l'audiovisuel kabyle (Brtv), le jeune réalisateur et cinéaste algérien, Ahmed Djenadi, récidive dans la production cinématographique en réalisant un court métrage intitulé Tera t mara (l'ultime recours), qui porte ainsi sa contribution en matière de création et de production en tamazight à quatre réalisations cinématographiques. En effet, après le premier feuilleton d'expression kabyle intitulé Aaziz aken yebghu yili (L'être cher), une autre série de dix numéros intitulée Ussan Nni (ces temps-là) et son dernier film d'action en tamazight intitulé Yura deg wenyir ou (l'ironie du sort), le jeune réalisateur de Béjaïa nous revient avec une autre fiction en court métrage Tera t mara ou l'Ultime recours. En effet, Tera t mara, ou l'ultime recours est le dernier film, court métrage de 26 minutes, de Ahmed Djenadi, qui traite d'un autre phénomène social, le suicide, qui est choisi ces derniers temps en Algérie, en général, et en Kabylie, en particulier comme la solution idoine ou plutôt comme l'ultime recours. L'histoire est tirée d'un fait réel dont les héros sont essentiellement Mustapha, l'amoureux aveugle et sa bien-aimée, l'étudiante Sabrina. «Un jeune de 31 ans, Mustapha, tombé fou amoureux d'une jeune universitaire, Sabrina. Après plusieurs tentatives, Mustapha arrive à se procurer le numéro de son mobile. Une fois rencontrée, Mustapha lui avoue ses bonnes et sincères intentions. Cette dernière lui suggéra alors de passer par le canal officiel en se rapprochant de sa famille, son père notamment, tout en lui signifiant qu'elle est encore jeune et souhaite continuer ses études. Mustapha informa sa mère tout en la chargeant de transmettre à son père de toucher un mot au père de Sabrina. La réponse tarda à venir et Mustapha devint impatient devant le refus de Sabrina de répondre à ses appels. Mustapha finira par comprendre lorsqu'il aura une réponse négative de par sa mère. Furieux, il passa à l'acte...regrettable et irréparable.» «A travers ce film je voulais être un peu le miroir de la société qui est rongée par des maux insoutenables, et où le suicide est devenu, au fil des jours, un phénomène de société. Devant la déprime, les Algériens en général et les jeunes, en particulier optent soit pour la harga, soit pour le suicide, alors j'ai choisi le thème du suicide pour alerter qui de droit et faire dans la sensibilisation pour apporter des solutions à la dépression des jeunes, d'une part, et dire aussi aux jeunes déprimés et en situation de détresse que la solution ne réside pas dans l'ultime recours, d'autre part», nous confie Ahmed Djenadi en résumant. Il sera présent avec sa nouvelle production au prochain Festival du film amazigh qui aura lieu à Tizi Ouzou et il est sur projet d'une autre nouvelle production qui est en chantier intitulée Assirem ou (l'espoir). Pour dire que l'espoir est toujours permis tant qu'il y a de la vie.