Les affaires de corruption de tous genres relatives à la sur- et sous-facturation, contrats de gré à gré, évasion fiscale, négociations bâclées...,touchant toutes les institutions, sont mises au grand jour. Suffit-iul de dénoncer? La corruption n'épargne aucune partie. Institutions de l'Etat, sociétés privées et publiques et même étrangères ne résistent pas à la tentation de corruption. Les scandales tombent en cascade ces derniers temps. Désormais, ils ne se comptent pas sur les doigts d'une seule main tant ils sont nombreux. Les affaires rapportées par la presse ne constituent en fait que la face émergée de l'iceberg. Les pertes causées au Trésor sont beaucoup plus importantes. Alors que le projet autoroute Est-Ouest n'a pas encore dévoilé ses secrets, un autre scandale éclate dans l'un des plus grands secteurs en Algérie, à savoir la Sonatrach. Le P-DG de l'entreprise, ses deux fils et une dizaine de hauts cadres sont poursuivis en justice. L'ancien patron du Crédit populaire d'Algérie (CPA), son fils et 15 cadres des deux entreprises sont également impliqués. Les détails sur cette affaire ne sont pas encore connus. Mais, il s'agirait, sans doute, de grosses sommes d'argent et de marchés conclus sous la table. Car, le géant pétrolier fournit, à lui seul, 98% des recettes en devises du pays. L'affaire, révélée la semaine dernière, fait toujours l'objet d'enquête. Les douanes ne sont pas en reste. Plusieurs affaires de corruption et de détournement ont été signalées au niveau des services. Vendredi dernier, le secrétaire général du syndicat des douanes a été arrêté en flagrant délit à Annaba. Officier supérieur à la direction des douanes de Annaba, ce syndicaliste a été surpris en possession de 5 millions de centimes qu'il a perçus en contrepartie d'une promotion. Ainsi, ce ne sont pas de simples fonctionnaires qui sont impliqués dans ces scandales mais de hauts responsables d'institutions et d'entreprises. Le cas du secrétaire général du ministère des Travaux publics et celui du P-DG de Sonatrach ne sont que des exemples édifiants parmi tant d'autres tapis dans l'ombre. Ce qui confirme davantage que le mal a atteint des degrés insoupçonnés en affectant le sommet de la hiérarchie. Or, les scandales s'enchaînent sans pour autant en connaître la finalité. S'agit-il uniquement de les dénoncer et de les rendre publics? Qu'en est-il pour le sort des corrupteurs? Aucune suite n'est donnée sur les grandes affaires de corruption. Ni commission d'enquête, ni présentation devant le parquet n'ont été effectuées pour aller au fond des choses. Même les députés, censés contrôler les deniers publics, ne bougent pas le petit doigt. Normal, ils sont bien rétribués. Malgré l'appel pressant du président de la République pour lutter contre ce fléau, les institutions observent le silence. Le département des finances ne se sens pas concerné. Seule, la justice fait son travail en catimini, loin des regards de l'opinion publique. Or, dans ce genre d'affaires qui mettent en jeu des milliards de dollars, le gouvernement doit réagir pour sévir contre les corrupteurs. Ce qui n'est pas le cas pour le gouvernement Ouyahia. Preuve en est, aucun responsable n'a été auditionné ni interpellé. Par ailleurs, le ministre de la Justice et garde des sceaux, Tayeb Belaïz a avancé que 5086 personnes ont été définitivement condamnées pour diverses affaires de corruption. De 2006 à 2009, pas moins de 2691 affaires de corruption ont été traitées par la justice. Intervenant en décembre dernier devant les sénateurs, M.Belaïz a reconnu la gravité de ce phénomène sans pour autant donner l'appartenance sociale des mis en cause. En plus des affaires traitées, d'autres enquêtes sont en cours. «Il faut laisser la justice faire son travail dans le silence et en toute équité, loin des pressions extérieures», a-t-il précisé faisant allusion aux scandales révélés par la presse. Les chiffres pour l'année 2009 seront certainement éloquents. Des bruits courent, d'ores et déjà, sur le prochain feuilleton. Selon certaines indiscrétions, des groupes chinois risquent de perdre des contrats colossaux. Les mêmes sources indiquent que les autorités algériennes s'apprêtent à annuler l'attribution provisoire, annoncée en juillet dernier, de plusieurs projets. Les raisons de cette résiliation est que les projets ont été attribués dans des conditions douteuses.