Le Conseil des lycées d'Algérie appelle à une large mobilisation des travailleurs et des syndicats, seul moyen d'arracher les revendications. «Journée de protestation le 27 janvier, deux autres jours le mois de février appuyés par un rassemblement devant le Palais du gouvernement, organisation d'une journée d'étude sur la violence en milieu scolaire et grève ouverte à partir du mois de février», tel est le programme d'action annoncé, hier, par le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) lors d'un point de presse animé au siège du Snapap à Béjaïa sur fond d'un appel à une large mobilisation des travailleurs et des syndicats, unique moyen d'arracher les revendications. Ce programme, qui reste ouvert à tous les syndicats activant dans le secteur, se veut une réponse au retard mis par le gouvernement dans la concrétisation des promesses engagées à l'issue de la grève précédente de trois semaines. «Nous allons reprendre le chemin de la protestation», a indiqué, hier, le chargé de la communication du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, estimant au passage, qu'«il n'y a plus rien à attendre des commissions, encore moins des promesses de la tutelle». De nouveau, le doute et le désespoir règnent dans le secteur de l'éducation. En attendant la suite que réserveront les partenaires du CLA et à entendre le conférencier, il est clair que le récent mouvement qui a paralysé le secteur de l'éducation n'aura été qu'un coup d'épée dans l'eau. Un constat des plus amers a été établi quant à l'évolution de la situation depuis la cessation de la grève. Le doute persiste quant aux acquis des travailleurs du secteur. M.Idir Achour l'explique avec force arguments et conviction. «Nous étions opposés à l'arrêt du mouvement de grève pour ces mêmes raisons bien que nous n'ayons pas été écoutés, le temps a fini par nous donner raison», a-t-il souligné. Trois semaines après l'arrêt de la grève, «nous n'avons vu rien de concret», constate-t-il en ironisant: «On attendait l'augmentation de nos salaires, nous avons été surpris par celle du marché de près de 100%». L'enveloppe financière réservée par le gouvernement n'induira en fait qu'une mince augmentation des salaires des travailleurs, a-t-il expliqué, soit 25% du salaire de base, équivalent de 3000 à 6000 dinars. Dans sa plaidoirie pour la reprise de la protesta, le conférencier mettra en exergue qu'en termes réels «le pouvoir d'achat baissera davantage en 2010». D'où l'urgence, pour lui, de l'élaboration d'une politique salariale réelle. M.Idir Achour réitérera les quatre principales revendications soulevées lors du dernier débrayage et qui «restent toujours d'actualité», martèle-t-il. «Une politique salariale assurant un pouvoir d'achat pour tous les travailleurs, qui passe par la revalorisation du point indiciaire de 45 à 200 DA, la promulgation du régime indemnitaire, la retraite après 25 ans de service, la modification du statut particulier et l'intégration des contractuels», autant de revendications que «seule la mobilisation est capable d'arracher», a encore soutenu le conférencier, qui annoncera par ailleurs deux journées de protestation le mois de février dont la date sera fixée ultérieurement, une journée d'étude sur la violence en milieu scolaire en mars et enfin une grève ouverte à partir de février. Sur le plan pédagogique, le conférencier relèvera que «le retard de 45 jours est théoriquement impossible à rattraper», dénonçant par la même occasion le double discours de la tutelle sur ce sujet et bien d'autres à l'image du désamiantage des établissements scolaires, la prévention contre la grippe...Il n'omettra pas au passage d'épingler la Fédération des parents d'élèves qui, dira-t-il, est «présidée par une personne sans enfant scolarisé». Une Fédération qui reste aux yeux du CLA une organisation qui brille par «son absence et sa réaction qu'au moment des grèves». M.Idir Achour dénoncera «la logique de refus des négociations du pouvoir» et plaidera pour «une défense commune de l'école publique». Présent à cette conférence de presse, le représentant des adjoints d'éducation affiliés au Snapap, a profité pour appeler à la mobilisation de ce corps pour l'action, le 14 février prochain, à travers un sit-in devant le Palais du gouvernement, une action porteuse des mêmes revendications soulevées depuis plus d'une année. La classification à la 10, la restitution des droits à l'exercice dans le corps pédagogique et à la participation au poste de surveillant général après 10 années d'expérience. De son côté, le représentant syndical des communaux a plaidé pour un regroupement dans une Centrale syndicale autre que l'Ugta. Une option partagée, au demeurant, par les trois conférenciers. Interrogés sur la volonté partagée pour la création d'une centrale syndicale, les trois conférenciers déclaraient en faire un objectif qui ne peut se concrétiser sans la volonté de la base laborieuse. Précisant que l'idée ne date pas d'aujourd'hui, les conférenciers s'engagent à y travailler pour une sorte de SGT. A ce titre, le CLA se défend de compromettre cet objectif du fait que le programme d'action annoncé ait été décidé «unilatéralement». En choisissant Béjaïa pour annoncer ce programme, le CLA veut signifier, encore une fois, son caractère national.