ILS S'ORGANISENT POUR SOUTENIR RAS EL-AIN Vers une rencontre nationale des magistrats Les sections syndicales de Sétif et Constantine considèrent illégale la destitution du président du SNM. Moins de deux semaines après l'éviction de Mohamed Ras El-Aïn, des sections syndicales viennent de dénoncer les résultats du conclave du 30 octobre. En outre, selon plusieurs sources concordantes, des tractations sont en cours pour organiser une rencontre nationale des sections syndicales dans le but de soutenir le président déchu. Ainsi, après leurs collègues de Constantine et de Biskra, les magistrats syndicalistes de Sétif viennent de faire connaître leur position par rapport à la crise qui secoue le Syndicat national des magistrats depuis que le président déchu s'est exprimé sur les conditions dans lesquelles la cour d'Alger a été instrumentalisée par un des courants se disputant le contrôle du FLN. Pour les magistrats de Sétif, la démarche de certains membres du bureau exécutif et du conseil national et qui a abouti à la destitution du président du Syndicat national et son remplacement par un président intérimaire, est illégale. À l'image de leurs collègues de Constantine et de Biskra, ils y voient une violation des textes du congrès tenu le 9 octobre dernier et une atteinte à la volonté collective des magistrats de la République. Plus pointilleux sur les procédures, les magistrats, affiliés à la cour de Sétif, rappellent que seule l'assemblée générale est souveraine quant à la destitution ou à l'élection du président. Jetant un pavé dans la mare, le communiqué de la section syndicale de Sétif dément l'information selon laquelle le siège du délégué de Sétif au conseil national est vacant. Selon les termes de la missive, le siège échoit à M. Ben Abida, et le bureau national a été informé à temps de ce changement. Cette révélation, qui ouvre la voie à des doutes sur la réalisation de la condition du quorum par les conclavistes du 30 octobre dernier, s'ajoute à celle faite en début de semaine par une source syndicale de la place constantinoise et selon laquelle la veille de l'assemblée générale du 9 octobre dernier, des délégués de la ville des Ponts suspendus ont été approchés, à l'hôtel Riad, par le nouveau président intérimaire et ses hommes qui leur avaient proposé des postes dans le bureau exécutif contre la participation à la destitution de M. Ras El-Aïn et son remplacement à l'unanimité par D. Aïdouni, le juge d'instruction près le tribunal d'El-Harrach. Par ailleurs, la section syndicale du conseil des magistrat de B.B.A. dénonce la rencontre du 30 octobre qui constitue, à ses yeux, une violation flagrante des résolutions de l'AG du 9 octobre. Aussi la qualifie-t-elle “d'illégitime”. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, les magistrats de B.B.A. désavouent l'un des leurs, présent au “conclave” qui a propulsé Djamel Aïdouni à la tête du SNM. Selon eux, “il n'a été mandaté par personne” et “ne représente que lui-même”. Enfin, ils ne manquent pas d'appeler l'ensemble des magistrats de la République à faire preuve de vigilance et à ne pas prêter le flanc, disent-ils, au “complot suspect”. Pour rappel, la section syndicale de Constantine a, la première, dénoncé, le 1er novembre dernier, la tenue du conseil national du 30 octobre qui a vu Djamel Aïdouni prendre la place de Mohamed Ras El-Aïn à la tête du syndicat. Quarante-huit heures après, elle fut suivie par la section de Biskra, puis par celle de Sétif le week-end dernier et celle de B.B.A. le 4 novembre dernier. Les sorties médiatiques des 4 sections syndicales seront suivies, selon des sources syndicales concordantes, par une autre série d'actions menées par d'autres sections pour déboucher, à moyen terme, sur la tenue d'une rencontre nationale des sections syndicales du SNM. M. K. LA SECTION DE BOUMERDÈS CONDAMNE Dans un communiqué adressé hier à notre rédaction, la section syndicale de la cour de Boumerdès a condamné toutes les décisions émanant de certains membres du conseil national du SNM, réuni le 30 octobre dernier à l'hôtel Es-Safir. La section de Boumerdès reproche à ces derniers d'avoir adopté des décisions non conformes à celles prises lors de l'assemblée générale tenue, quelques jours auparavant, par cette même organisation syndicale le 9 octobre dernier à l'hôtel Erriadh. “La violation flagrante des décisions adoptées par l'assemblée générale touche la stabilité des structures et instances du syndicat qui reste lié à la stabilité même des institutions du pays (…)”, lit-on sur le document en question. Ses auteurs ont d'ailleurs longuement insisté sur leur attachement aux principes de la légitimité juridique qui constitue de leur avis la conviction profonde du corps des magistrats et la base fondamentale à l'organisation syndicale. Pour ces raisons, la section de Boumerdès a réitéré son attachement aux décisions de l'AG, la considérant comme structure souveraine.