Le Palais de justice de Constantine a regroupé, jeudi matin dans une assemblée générale, quelques dizaines de magistrats (une quarantaine) sur les 700 exerçant au niveau de toute la région est. Cette assemblée qui n'aura duré que deux heures à peine, organisée après celle d'Alger, Oran et Ghardaïa, s'est remarquablement démarquée par une faible participation. Néanmoins, cela n'a pas empêché El Aidouni, provisoirement nommé à la tête du syndicat national, comme il l'a lui-même soutenu, de prononcer un discours succinct et où il a abordé le phénomène de la corruption qui ronge le secteur judiciaire et les problèmes socioprofessionnels, notamment la situation du magistrat. Le conférencier donnera ensuite la parole à quelques intervenants. Ces derniers semblaient tous d'accord pour contester la destitution de Ras El Aïn, légalement président du syndicat national des magistrat. D'autres intervenants ont dénoncé le limogeage inexpliqué de nombreux magistrats. Dans leurs interventions, des magistrats ont même «estimé» que le syndicat fait l'objet depuis un certain temps d'une «manipulation» sans «précédent». Cette situation a, selon eux, provoqué une sérieuse «scission» au sein du syndicat censé être «autonome» et devant répondre à l'article 2 du pacte international, fait à New York le 19 décembre 1966 et qui stipule: «Aucune disposition du présent article ne permet aux Etats signataires de la convention de 1948 de l'Organisation internationale du travail concernant «la liberté syndicale» et «la protection du droit syndical» de prendre des mesures législatives portant atteinte ou d'appliquer la loi de façon à porter atteinte aux garanties prévues dans la convention». Les syndicalistes «authentiques» de la section de Constantine, ayant refusé de prendre part à cette assemblée, nous ont confié hier «nous avons pris connaissance des thèmes débattus lors de cette rencontre», cependant l'objectif essentiel du syndicat relatif à «l'indépendance de la justice» n'a pas été soulevé. Autre point à susciter notre étonnement : pour une fois la presse a été épargnée. Ce qui est surprenant dans tout ça, «c'est que rien n'a été dit sur l'assemblée nationale». Nos sources nous ont également exprimé leur déception quant à l'avenir incertain de l'organisation syndicale. A ce propos, ils soulignent: «L'immunité syndicale a été brisée et c'est là où réside tout le mal.».