Les lourdeurs administratives et bancaires sont dénoncées par l'Association générale des entrepreneurs algériens. 27 milliards de dinars de créances pour 2008 restent à recouvrer auprès de l'Etat, contre 40 milliards de DA en 2007. C'est ce qu'a affirmé hier, Mouloud Kheloufi, président de l'Association générale des entrepreneurs algériens lors d'une conférence de presse. Il a stigmatisé ce qu'il a qualifié de mépris des pouvoirs publics vis-à-vis des PME auxquelles ne sont attribués que des chantiers moindres alors que la belle part du gâteau (barrages, autoroutes, aéroports...) est destinée aux opérateurs étrangers. Selon M.Kheloufi, «nous n'avons pas besoin d'entreprises étrangères en 2010 sur nos chantiers car la compétence existe». Il a cependant, insisté sur la «mise à niveau dans les domaines de la gestion et du management». Qualifiant le prochain plan quinquennal de «nouveau défi», il a estimé que pour sa réussite, il faut pourvoir les PME en «outils de travail de qualité». Ceci, dira-t-il, s'applique aussi bien pour le logement que pour d'autres secteurs vitaux comme les écoles, les barrages et les infrastructures adjacentes aux autoroutes. Ce nouveau challenge devra être relevé par les PME nationales qui se doivent d'être au rendez-vous en prenant part à la modernisation du pays. Il a également exhorté les pouvoirs publics à instaurer une politique de dialogue et de concertation avec les entreprises pour trouver des solutions aux énormes problèmes rencontrés par les entrepreneurs du bâtiment, travaux publics et hydraulique. Il a cité les problèmes liés à l'accès aux financements bancaires, à la fiscalité «paralysante» ou encore au blocage constaté pour certaines entreprises en raison de leurs différends avec certaines Caisses d'assurances sociales de l'Etat (Casnos, Cavnos, Cacobath...). Aux entrepreneurs, il demande de «s'engager dans le programme de mise à niveau pour favoriser le partenariat avec d'autres entreprises publiques en vue de préserver, et pourquoi pas, de créer des emplois». M.Kheloufi s'est, en outre, insurgé contre le processus pénalisant de la commande accompagnée d'une lettre de crédit irrévocable pour l'envoi de marchandises ou matières premières par l'opérateur étranger. Sur ce plan, la carence des banques est inadmissible, a souligné M.Kheloufi. Il indique que celles-ci n'envoient l'argent au fournisseur que plusieurs mois pendant lesquels des employés sont mis au chômage. D'ailleurs, rappelle-t-il, quelque 150 entreprises du Btph, qui ont accumulé un contentieux de 40 à 50 milliards de DA ont déposé leur bilan pendant l'année écoulée. Le président de l'Agea a annoncé les prochaines assises du Btph qui auront lieu au mois de juin 2010 à Oran. Des responsables et opérateurs économiques s'y rencontreront pour mettre sur pied une véritable plate-forme de travail et un observatoire des entreprises sera créé. Les problèmes du secteur seront identifiés et de nouvelles perspectives à saisir seront tracées à cette occasion, a indiqué M.Kheloufi.