Actuellement, le vice-président de l'activité Aval, Abdelhafid Feghouli, est chargé d'assurer l'intérim à la tête de l'entreprise. Le ministre de l'Energie et des Mines a enfin rompu le silence en s'exprimant hier lors d'une conférence de presse, sur la suspension du P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et son placement sous contrôle judiciaire ainsi que plusieurs hauts cadres de la société nationale des hydrocarbures. «Le P-DG de Sonatrach, M.Mohamed Meziane, le vice-président, activité commercialisation (Chawki Rahal), ainsi que quatre directeurs sont sous contrôle judiciaire, tandis que les deux vice-présidents chargés de l'Amont, (Boumediene Belkacem), et du Transport, (Benamar Zenasni), sont actuellement sous mandat de dépôt», a fait savoir le ministre. Les quatre directeurs concernés par la décision de justice sont en charge des affaires sociales, du forage, du transport et de la commercialisation, a encore précisé le ministre. Sans définir les accusations portées à l'encontre des mis en cause, le ministre dira: «Je ne peux pas préciser les motifs des inculpations, car je ne connais pas le dossier et les détails des accusations», affirmant qu'il a été informé par les accusés eux-mêmes, une fois convoqués par le juge d'instruction et par voie de presse. Néanmoins, Chakib Khelil a tenu à souligner: «Tous ces cadres sont présumés innocents jusqu'à ce que la justice prouve leur culpabilité.» C'est la première fois que Chakib Khelil s'exprime sur le sujet après que la presse nationale ait fait état de la mise sous contrôle judiciaire de Mohamed Meziane et de plusieurs cadres de Sonatrach inculpés dans le cadre d'une enquête portant sur de présumées malversations à l'occasion de la passation de marchés avec des bureaux d'études ou des sociétés spécialisées dans la sécurité. Actuellement, le vice-président de l'activité Aval, Abdelhafid Feghouli, est chargé d'assurer l'intérim à la tête de Sonatrach, a affirmé le ministre. Y a-t-il mauvais fonctionnement du contrôle interne de Sonatrach dans de présumées affaires de malversations financières, portant notamment sur des conclusions douteuses de contrats? Le ministre s'est voulu catégorique. «A l'exception de cette affaire, aucune information n'est parvenue sur d'autres malversations», affirmant que Sonatrach dispose de tous les contrôles nécessaires pour élaborer son audit financier et l'audit de ses projets, en ajoutant que l'inspection générale du ministère de l'Energie est chargée de faire l'audit de plusieurs projets. Interrogé sur la transparence des marchés au sein de ce groupe, M.Khelil a indiqué qu'«en 2000, la transparence n'existait pas, il n'y avait pas de procédure de publication des appels d'offres». Et de révéler: «Nous avons initié la démarche des appels d'offres pour les attributions des marchés, mais la transparence est un travail de longue haleine.» Dans son intervention, le ministre a regretté qu'il suffit qu'il y ait un seul problème sur près de 4000 avis d'appels d'offres, pour relever «l'absence de transparence». A la question de l'impact de ce «scandale» sur Sonatrach, notamment au plan international, Chakib Khelil a reconnu qu'il est difficile, actuellement, d'évaluer les répercussions à court terme. «Il faudra donc attendre au moins une année pour voir», a-t-il déclaré. Cependant, le ministre a affirmé que la production des hydrocarbures de l'Algérie n'a pas été affectée par cette affaire. «Il y a des gens capables au sein de cette entreprise nationale et 170 projets dont certains dépassent les milliards de dollars sont en cours de réalisation», a souligné le ministre.