Le chiffre d'affaires de la Société nationale des transports ferroviaires a nettement baissé surtout avec l'expansion en net recul de Ferphos et ArcelorMittal. «La Société nationale des transports ferroviaires Sntf a perdu plus de 50% de son trafic depuis 1990 et a été fortement touchée par la plus grande crise économique de ces dernières années.» C'est en ces termes que s'est exprimé Mourad Benameur président-directeur général de la Sntf. Intervenant hier sur les ondes de la Radio nationale, le responsable de cette entité a, une première en Algérie, reconnu l'impact de la dernière crise économique sur une société algérienne. «La Sntf a subi les effets pervers de la crise. Son chiffre d'affaires a nettement baissé surtout que l'expansion de nos clients tels que Ferphos et ArcelorMittal a reculé» alors que leurs exportations ont sérieusement chuté en 2009, a-t-il reconnu. De ce fait, le transport du phosphate et du minerai, qui représente 46% du chiffre d'affaires de l'entreprise a nettement régressé puisque entre 2008 et 2009, le transport du phosphate a baissé de 40% et celui du minerai de 25%. Toutefois, M.Benameur se veut rassurant quant à l'avenir de la Sntf. Selon lui, «nous sommes obligés d'équilibrer nos changes et ce avec la participation de l'Etat». Cela implique que des dotations et des subventions sont espérées de l'Etat qui prendra en charge les frais de la maintenance de l'infrastructure, la sécurisation de la circulation et la limitation des incidents et des retards. A ce sujet, le P-DG a expliqué que les subventions qui étaient de 2,5 milliards de dinars, atteindront prochainement les 8 milliards de dinars. «Nous attendons un fonds de roulement de 8,5 milliards de dinars qui nous permettra de mieux fonctionner. Nous avons évolué ces dernières années avec un fonds de roulement négatif. Nous étions tributaires des décisions prises par la banque.» Astreint à une obligation de résultat, il a indiqué que la Sntf est en «phase ascendante». Ne contestant pas les défaillances qui caractérisent la gestion de l'entreprise, il a ajouté: «En 2009, nous avons fait quatre millions de voyageurs de plus par rapport à 2008. Nous projetons de passer à 80 millions de voyageurs vers 2013. Nous allons à ce moment totaliser un nombre qui sera supérieur à celui de 1991.» Rappelons, en fait, que la Sntf transportait 52 millions de voyageurs en 1990. En 2008, la Sntf a transporté six millions de tonnes de marchandises contre 12 millions de tonnes en 1990 soit une baisse de 50%. D'autre part, l'intervenant a révélé que la Sntf s'est dotée d'un programme d'investissement de 100 milliards de dinars étalé sur cinq ans pour l'achat de matériel roulant. «Ce montant est pris en charge par un prêt du Fonds national d'investissement», a-t-il avancé. L'entreprise envisage également d'améliorer son parc roulant et ce en s'équipant de 64 rames automotrices électriques dont 46 ont déjà été reçues. «Nous avons prévu d'acquérir sept autorails pour le transport entre les villes et 30 locomotives. Le coût de ces livraisons est de 64 milliards de dinars», a précisé M.Benameur qui a reconnu l'existence d'un déficit au sein de la Sntf, dû à un mauvais état de l'infrastructure. Par ailleurs, ce dernier n'a pas été sans préciser que cette entité publique est sujette à une dette d'investissement estimée à 47 milliards de dinars. Ce montant s'ajoute à un découvert bancaire de 15 millions de dinars, gelé jusqu'à 2013. «Ramené au chiffre d'affaires, il s'agit d'un mauvais ratio. Il faut absolument que nous améliorions cette situation. J'ajoute que nous avons des créances de 1,8 milliard de dinars», a-t-il mentionné.