Les revendications des médecins ne sont toujours pas satisfaites. La grève ouverte entamée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique se poursuivra pour la sixième semaine consécutive. C'est ce qu'ont indiqué les présidents de ces syndicats au cours d'une conférence de presse conjointe, tenue hier à Alger. «La décision de poursuivre la grève est motivée par le fait que nos doléances n'ont pas été prises en compte», ont soutenu le Dr Lyès Merabet, président du Snpsp et le Dr Mohamed Yousfi, président du Snpssp. Selon ces responsables, le débrayage a été suivi par «l'écrasante majorité des praticiens à travers le territoire national et connaît une mobilisation qui ne cesse de se renforcer. Celle-ci a dépassé les 80% à l'échelle nationale». Les deux syndicats ont fait savoir qu'un service minimum est assuré dans les établissements hospitaliers. Ils ont réitéré l'appel à leurs adhérents à poursuivre leur mouvement de protestation en organisant des sit-in, chaque mercredi, au niveau des établissements hospitaliers à travers les wilayas du pays. «La révision des statuts particuliers et du régime indemnitaire» figure parmi leurs principales revendications. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait, pour sa part, appelé les médecins grévistes à «la pondération et à la reprise du travail», estimant que «les efforts de tous sont recommandés dans ces circonstances, tout comme il est essentiel de placer les intérêts du malade au-dessus de toute considération». Les présidents des deux syndicats soutiennent que «la grève ne sera suspendue qu'une fois les revendications socioprofessionnelles acceptées par les pouvoirs publics». Le mouvement de grève qui touchera l'ensemble des hôpitaux du pays, concerne les activités de soins, de consultation et d'exploration biologique et radiologique ainsi que toutes les activités de prévention et de formation. Toutefois, le service minimum est toujours assuré, à savoir l'acte vaccinal et les urgences. Poursuivant leurs concertations avec les représentants des pouvoirs publics, les deux syndicats continuent de mener leurs pourparlers sur différents fronts. A ce titre, le Dr Mérabet a indiqué que «les représentants des deux syndicats vont se réunir mardi prochain avec le président de la commission de santé au niveau de l'Assemblée populaire nationale». Et d'enchaîner que «cette réunion intervient à la veille du sit-in qui sera observé mercredi prochain devant le CHU Mustapha Bacha à Alger». Pour rappel, une mouture négociée avec la tutelle a été discutée et adoptée en mars 2008. Mais, depuis, le statut n'a toujours pas été examiné en Conseil des ministres. Ces syndicats exigent également la création d'une commission mixte avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour discuter du futur régime indemnitaire. Le Snpsp et le Snpssp estiment que «les médecins ont le droit de bénéficier de la cessibilité pour le logement de fonction, à l'image des autres salariés de la Fonction publique». Les représentants des grévistes exigent «un réaménagement des horaires pour mieux maîtriser le repos de fin de semaine». Rappelons qu'au début du mois de décembre dernier, une rencontre de conciliation entre les syndicalistes et les responsables du ministère de la Santé, ainsi que le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a abouti à un échec.