Les blouses blanches menacent de sortir dans la rue. Des ponctions sur salaire ont été opérées contre les médecins grévistes. Le secteur de la santé publique sera paralysé pour la quatrième semaine consécutive. Entamée le 4 janvier dernier par le Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), présidé par Dr Lyès Mérabet et, depuis deux semaines par le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), présidé par le Dr Mohamed Yousfi, la grève ouverte se poursuit toujours. C'est ce qu'ont indiqué les présidents des deux syndicats, au cours d'une conférence de presse animée conjointement hier à Alger. «La grève se poursuit au même rythme avec plus de 80% de taux de participation à l'échelle nationale», a déclaré le Dr Mérabet. L'orateur a fait savoir, au passage, que des ponctions d'une semaine sur salaire ont été opérées contre les médecins grévistes. A ce propos, il dira: «Qu'ils sanctionnent nos salaires comme ils veulent, notre dignité n'a pas de prix! Ce n'est pas en affamant les grévistes qu'on va les obliger à reprendre le travail! Ils se trompent, nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout car on revendique nos droits. On ne fait pas de politique.» Dans ce sillage, le président du Snpsp a déclaré: «Halte à la langue de bois. Les blouses blanches ont décidé de sortir dans la rue comme ultime action. On est mêmes prêts à être tabassés. On n'a peur de rien pour nos droits.» Avant d'en arriver là, le Dr Mérabet a indiqué qu'«un rassemblement aura lieu mercredi prochain devant le CHU Mustapha à Alger vers 11h00. D'autres sit-in auront lieu à travers les wilayas le jour même». Concernant le service minimum, l'intervenant a affirmé que «celui-ci est toujours maintenu avec un léger changement, c'est-à-dire il n'y aura que l'acte vaccinal qui sera maintenu.» Prenant la parole, le président du Snpssp a déclaré que «des pourparlers ont eu lieu la semaine dernière avec plusieurs groupes parlementaires, entre autres, le Parti des travailleurs (PT), le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP) en plus du président de la commission santé au niveau de l'Assemblée populaire national (APN)». Et de poursuivre: «Ils nous ont tous donné des garanties afin de transmettre nos préoccupations au autorités compétentes.» Et d'enchaîner: «Nous allons saisir également le président du Sénat en plus du président de la commission santé au niveau du même département. Ainsi, nous sommes déterminés à mettre tout notre poids afin de nous faire entendre et avoir nos droits.» L'action s'intensifie et la tutelle garde toujours un silence assourdissant. Une telle attitude suscite maintes interrogations de l'opinion publique. Les syndicalistes refusent de faire marche arrière en se lançant sur le champ de bataille. Le citoyen demeure impuissant devant une telle situation. Pour rappel, les médecins avaient commencé une grève cyclique durant près de quatre semaines avant de passer à une nouvelle action, faute de réponse de la tutelle. Leurs revendications ne différent pas de celles des autres corps, dont celui des spécialistes en grève depuis deux semaines. Des doléances qui se résument en grande partie à la promulgation du statut particulier négocié avec la tutelle, début 2008, l'ouverture des négociations sur le dossier du régime indemnitaire et son application avec effet rétroactif à partir de janvier 2008, ainsi que l'octroi du logement au profit des médecins.