Gouvernements étrangers et organisations internationales ne cessent de véhiculer une image biaisée de l'Algérie sans que les élus du peuple n'en soient inquiétés. Députés et sénateurs ne cessent de prendre part à des forums régionaux ou mondiaux sans que cette action ne soit à même de participer à redorer l'image de l'Algérie à l'étranger. La diplomatie parlementaire n'a pas été d'un grand secours pour le pays lorsque celui-ci a été placé dans une liste noire par des pays partenaires. Cet échec n'empêche pas des groupes de députés de se rendre à Strasbourg en France et à Kampala, la capitale ougandaise. C'est dans ces villes que se tiennent respectivement des sessions de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et de l'Union parlementaire des Etats membres de l'Organisation de la conférence islamique. Rien n'indique que l'Algérie ait pesé d'un poids quelconque pour inscrire à l'ordre du jour des questions d'actualité liée à la perception de sa situation sécuritaire, par les Occidentaux. Bien au contraire, des pressions plus fortes risquent d'être dictées à l'Algérie. L'appréciation négative qu'ont la France et les Etats-Unis d'Amérique sur la situation sécuritaire risque d'encourager d'autres institutions multilatérales à enfoncer le clou. C'est déjà le cas en ce qui concerne les institutions économiques qui ne cessent de signaler que le pays n'est pas un modèle de facilitation des investissements. Des jugements défavorables pourraient être prononcés contre l'Algérie dans d'autres domaines comme celui de la propagation de la corruption. Ce dernier point est d'ailleurs l'un des thèmes sur lesquels se penche le Conseil de l'Europe. Il s'agit aussi de débattre le thème relatif aux lobbies dans la société démocratique, de la liberté de culte et des droits de l'homme ainsi que de la liberté. Autant dire que cette palette renferme certains dossiers à propos desquels l'Algérie est souvent épinglée par certaines organisations. Les représentants de la nation n'ont toujours pas pu faire pencher la balance en faveur de l'Algérie. Ils auraient pu être d'un grand secours au ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui tente seul, de convaincre les capitales occidentales de réviser leur jugement sur le pays. Or, il s'avère que des relais importants sont délaissés tant que l'Exécutif continue à s'arroger le monopole de la parole sur les relations extérieures. Pourtant, à y regarder de plus près, il n'échappe à personne que les conventions et accords internationaux ne peuvent avoir une quelconque validité sans l'aval du Parlement. Mais son rôle s'arrête là. Négocier les accords, les appliquer et assurer leur suivi est du ressort exclusif du gouvernement. Des comités parlementaires d'amitié avec de nombreux pays existent, y compris la France et les Etats-Unis. Curieusement, ils ne font leur apparition que lors de réceptions protocolaires. Combien de députés et de sénateurs se sont-ils déplacés dans des capitales étrangères pour défendre les positions de l'Algérie? Aucun. Attendent-ils que des institutions comme le Parlement européen ouvre un débat sur la situation en Algérie pour qu'ils réagissent? La question ne relève pas d'un scénario de science-fiction. C'est la même attitude qui a été adoptée vis-à-vis d'un pays voisin comme la Tunisie à propos duquel un débat a été ouvert malgré les protestations officielles des autorités. L'Egypte et l'Iran sont également traités avec mépris par d'autres institutions. Les raisons de ces comportements peuvent avoir des origines différentes. Pour le cas de l'Algérie, le lien est de plus en plus établi entre les décisions des Occidentaux et celles de l'Algérie de prendre en main son économie. D'ailleurs, des élus français se sont empressés de demander audience aux plus hautes autorités de l'Etat pour dire leur désaffection suite à ces mesures. Pourquoi alors, les parlementaires qui ont adopté des lois de finances contraignantes pour les investisseurs étrangers, n'iraient-ils pas défendre le bien-fondé de leurs initiatives? Leur offensive pourrait même viser d'autres institutions comme le Comité spécialisé de l'ONU sur les droits de l'homme où se dessinent les contours de la politique menée à l'égard des pays du Sud.